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Au Shadok, l’expérience des films en réalité virtuelle scrutée de près

Au Shadok, une campagne de projection de films en réalité virtuelle est organisée en 2018. Le Festival Européen du Film Fantastique et Seppia interactive collaborent pour proposer aux Strasbourgeois de s’immerger dans des courts métrages pensés pour la réalité virtuelle… et d’étudier leurs réactions.

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Des projections de cinéma en réalité virtuelle (VR) seront proposées au Shadok tout au long de l’année 2018. La première des 6 soirées programmées a eu lieu mardi 20 mars, avec trois séances de cinéma tournés et pensés pour la VR.

Avec des lunettes et un casque audio en guise d’écran et de système sonore et des sièges qui tournent à 360 degrés, c’est un cinéma d’un nouveau genre que les spectateurs découvrent : l’espace visuel est complètement occupé par le film, le regard peut se poser à différents endroits, ce qui permet une immersion inégalée dans l’univers du film.

Tout le matériel installé au Shadok, vingt postes de visionnage, est financé par la Région Grand-Est. La Ville de Strasbourg met les locaux à disposition.

Développer les usages de la réalité virtuelle, un des projets accompagnés par le Shadok (Photo Nan Palmero / VisualHunt / CC)

« On a joué à guichet fermé » s’exclame Daniel Cohen, directeur artistique du Festival européen du film fantastique, association co-organisatrice du projet avec Seppia interactive. Les 60 places mises en vente pour la soirée ont toutes trouvées preneur :

« Tout le monde avait l’air satisfait. Le but était aussi de faire vivre une expérience collective, à l’instar du cinéma traditionnel. On veut casser cette image du spectateur qui vit une expérience complètement individuelle. »

Les films en réalité virtuelle sont réalisés spécialement pour l’expérience immersive. Au Shadok, pour cette première soirée, des films d’illustration étaient au programme : Sea prayer, récit de la mort tragique d’un enfant migrant pendant sa traversée de la Méditerranée ou encore ISawtheFuture, immersion dans l’esprit d’un futurologue. Mais les techniques de réalisation pour ce type de cinéma sont variées, et la prise de vue réelle est aussi une possibilité.

Une expérience pour analyser la viabilité de ce type de diffusion du cinéma VR

Cédric Bonin, cogérant de la société de production Seppia interactive, s’intéresse aux réactions des spectateurs :

« Nous produisons des films en réalité virtuelle. Beaucoup nous demandent où il est possible de les visionner. À Strasbourg, le Festival Européen du Film Fantastique était quasiment la seule possibilité d’assister à des séances de cinéma VR. Cette campagne de projection est une expérience de diffusion d’oeuvres de ce type. Des films réalisés dans le monde entier seront diffusés pour montrer au public que cela existe, et pour l’habituer à cette démarche. On se pose pleins de questions… Est-ce qu’il est possible de créer un modèle semblable au cinéma traditionnel ? Combien les spectateurs sont ils prêts à payer pour une séance ? »

En outre, le bureau d’économie théorique et appliquée, unité de recherche de l’université de Strasbourg, réalise une étude sur cette campagne. Des questionnaires pour les spectateurs sont réalisés, pour analyser le profil des individus présents. Il s’agit surtout d’établir si un modèle de large diffusion de cinéma VR peut se développer.

Prochaine séance le 17 avril.


#cinéma

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