Les prévoyants qui pouvaient planifier un voyage à Paris quatre à six mois à l’avance pouvaient payer leur billet de TGV 19 euros pour une place en seconde classe et 39 euros en première, sans carte de réduction. Exclusivement vendu sur Internet, le tarif était imbattable et en plus, les trains bénéficiaient d’un ensemble de petites innovations marketing qui pouvaient agrémenter le voyage.
Les iDTGV étaient disponibles une fois par jour seulement, sur les coups de 11 heures depuis Strasbourg. Ils étaient souvent couplés avec des TGV réguliers. Un chargé de communication de la SNCF en Alsace explique les raisons qui ont poussé le transporteur ferroviaire à abandonner cette offre sur la ligne Est :
« L’ambition était d’enrichir les temps de voyage de notre clientèle tout en s’adaptant au profil de chacun. Il y avait des environnements iDZEN pour ceux qui voulaient se relaxer dans un environnement calme, iDZAP pour que les passagers puissent se rencontrer et échanger pendant leur trajet. »
Une suppression difficile à comprendre
Mais alors pourquoi supprimer un concept qui fonctionnait si bien jusqu’à présent ? Mystère… Serait-ce parce que la ligne Est est un succès commercial avec des taux de remplissage supérieurs de 3% à la moyenne nationale et qu’il n’y a donc pas lieu de proposer des promotions agressives ? La communication de la SNCF réfute et se borne à préciser :
« On avait des taux de remplissage d’environ 70% sur les iDTGV, ce qui est un taux moyen. La décision a été prise d’utiliser la marque iDTGV pour se positionner sur les destinations à plus de trois heures. Il n’y aura pas moins de places sur la ligne Est, il y en aura même plus, puisque les trains TGV EuroDuplex (trains à deux étages) seront mis en place au début de la saison hivernale le 9 décembre. »
La SNCF espère ainsi muscler son offre face à la concurrence sur les lignes internationales de voyageurs, notamment la compagnie Thello qui dessert la ligne Paris-Venise quotidiennement depuis la fin de l’année 2011. La décision de suppression de l’iDTGV concerne aussi les deux gares lyonnaises (Part-Dieu et Perrache). Parallèlement, la SNCF trouve plus intéressant de créer des liaisons… de bus, avec iD BUS, une compagnie de cars pour voyager vers l’Europe du Nord mise en place durant l’été.
L’annonce tombe mal pour les nombreux Alsaciens qui utilisaient ce service, surtout alors que la SNCF est mise en cause dans sa politique tarifaire sur la ligne TGV Est, similaire à celle des autres lignes à grande vitesse alors que les impôts des Alsaciens ont largement contribué au financement de cette ligne. La SNCF doit prochainement annoncer un service « low cost » appelé TGV Eco. Mais sera-t-il aussi performant sur les prix que l’était l’iDTGV ? A voir.
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