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Les 5 raisons écolos de pratiquer la santé naturelle

« Se soigner par les plantes », « les remèdes naturels », « l’alimentation santé » : des titres qui font vendre des tombereaux de magazines ces derniers mois ! Cet engouement pour l’hygiène de vie naturelle est hyper-positif, alliant santé, bien-être individuel et collectif, et protection de l’environnement. Je vous donne ici 5 bonnes raisons écolos d’adopter ces techniques, sans tomber dans les griffes du marketing.

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En préambule, on ne parle pas ici de « médecine naturelle ou douce », mais de méthodes d’hygiène de vie, de règles simples qu’il convient d’adopter pour rester en bonne forme naturellement (c’est à dire sans ingurgiter de molécules chimiques), et des liens qui existent entre ces principes et les valeurs de l’écologie pratique et politique, de l’écologie tout court, donc.

1 – Manger bio et local = préserver les sols et le vivant

C’est peut-être enfoncer une porte ouverte, mais une bonne alimentation est la base de notre santé. Le carburant que nous mettons dans notre véhicule corporel est celui qui le nourrit, l’entretient et en garantit le bon fonctionnement sur le long terme. Manger des légumes de saison (au centre du repas !), avec une bonne proportion de cru, des protéines végétales (légumineuses, champignons, algues, soja…), éventuellement animales (œufs, laitages de chèvre ou de brebis, viande blanche…), des céréales complètes, etc., issus de l’agriculture biologique, permet d’éviter de nous intoxiquer aux pesticides et, en même temps, protège les sols et les eaux souterraines, largement stérilisés pour les uns, polluées pour les autres par l’usage des intrants chimiques en agriculture.

Manger ces produits bruts, cuisinés maison, permet de limiter également l’absorption d’additifs nocifs, de sucres et farines ultra-raffinés, difficiles à gérer par notre foie et nos intestins, qui s’accumulent dans nos liquides (sang et lymphe) et nos tissus, entraînant des dérèglements métaboliques (diabète, cholestérol, arthrite…), voire des maladies auto-immunes. Produits bruts, idéalement locaux, qui permettent d’éviter à des camions venus d’Espagne ou d’Europe de l’Est, des avions d’Asie ou d’Amérique latine d’acheminer ce qui terminera dans notre assiette, au prix d’une augmentation constante de la pollution atmosphérique.

Manger drastiquement moins de viande bien sûr (une ou deux fois par semaine suffisent !), parce que 1) notre corps n’en demande pas tant, au contraire, 2) l’élevage des « animaux de boucherie » est un fléau éthique et écologique maintes fois démontré : impact sur le climat, soja et maïs OGM produits à l’autre bout du monde pour nourrir les troupeaux, causant (entre autres…) la déforestation amazonienne, élevages concentrationnaires de poulets, de bœufs, de vaches laitières, de truies gestantes dans des conditions odieuses, entraînant des pollutions de tous ordres, un mal-être des éleveurs, des abatteurs et des consommateurs. Sans compter, 3), notre intoxication indirecte aux antibiotiques et hormones de synthèse, utilisés massivement pour que ces bêtes malades survivent assez longtemps pour être engraissées. Liste non-exhaustive.

Mes trucs de santé au naturel (Photo MH / SSV)

2 – Pratiquer une activité physique douce = alléger son empreinte sur la nature

Pour se maintenir en bonne santé, il faut bouger. L’air du temps est au grand écart entre sédentarité excessive (8 heures de bureau par jour et week-ends devant la télé…) et activités qui font grimper le cardio, endurance, efforts intenses, running et autres abonnements aux salles de sport. Objectif : compenser ses excès de table, se défouler, oublier ses frustrations professionnelles, son stress, ses déceptions amoureuses. Toucher ses limites, « se dépasser », battre l’autre. Or, ce type de pratique, contraire à la « voie du milieu » des cultures orientales, use prématurément le corps à chaque foulée, pompe son énergie, qui ne sera plus disponible pour maintenir son équilibre et assurer son auto-réparation.

Pour augmenter son énergie vitale sur le long terme, oxygéner ses cellules en profondeur et travailler à l’équilibre de ses temps de vie, une multitude de solutions existe. Elles passent par des activités physiques douces, praticables à l’intérieur, mais, plus bénéfique encore, à l’extérieur, au contact de la nature. Parmi ces activités, on peut citer le yoga, la natation, le pilate, le Qi Qong ou le Tai Chi, les arts martiaux, le vélo, la randonnée…, qui activent et améliorent les fonctions du corps sans l’épuiser. Tout est affaire de dosage !

Sans compter la dimension écologique de la comparaison. Qui dit activités douces, dit respect de son corps et de la nature dans laquelle on va marcher, respirer, grimper, se ressourcer. Environnement et paysages que l’on prend soin de ne pas confondre avec de simples supports pour nos loisirs, comme le ski de piste et autres activités nécessitant des aménagements lourds. En tout, choisir la mesure et l’épanouissement de soi, plutôt que la négation de la nature et sa manipulation au profit de performances ou de sensations fortes éphémères.

3 – Se soigner avec la phyto-aromathérapie = stopper l’empoisonnement des eaux

Evidemment, en cas de maladies graves, les médecines conventionnelles, la chirurgie, les médicaments chimiques sauvent des vies. Mais au quotidien, quand on respecte les lois de la santé, un bon sommeil (au moins 7 heures par nuit), une alimentation largement végétales et bio, une gestion du stress adaptée, un rythme de vie proche de ses aspirations, les petits bobos (coupures, piqûres, douleurs…) ou les manifestations de lutte de l’organisme pour retrouver l’équilibre (acné, fièvre, problèmes de transit…) peuvent être gérés avec le soutien de la phytothérapie (remèdes à base de plantes) ou de l’aromathérapie (huiles essentielles), ou à l’aide de techniques simples comme l’hygiène nasale, les bains chauds ou froids, le repos, les massages, les diètes…

Prendre soin de soi et de sa famille de cette façon, accompagné dans ses premiers pas par un naturopathe, un médecin généraliste ou un pédiatre sensible à ces questions, un homéopathe, ostéopathe ou acupuncteur, c’est également protéger la planète des atteintes chimiques dont elle est aujourd’hui massivement victime, et nous avec. Antibio-résistance chez les personnes souvent médiquées, maladies iatrogènes (du fait des médicaments ou des vaccins), mais aussi empoisonnement des eaux de surface (et du robinet) par la présence de médicaments aux molécules trop fines pour être filtrées par les usines de traitement des eaux usées…, cette conjonction d’effets nuisibles de la surmédication doit nous inciter à limiter au maximum le recours aux produits pharmaceutiques en première intention.

4 – Privilégier produits ménagers et matières naturelles = préserver la qualité de l’air intérieur

Dans les produits ménagers du commerce, mais aussi dans les meubles en contreplaqué, les vêtements, le linge de maison, les jouets… des produits chimiques, colles, fibres synthétiques, nanomatériaux, concourent à polluer l’air de nos maisons, voire à empoisonner nos enfants à naître. C’est ce que révèle un documentaire d’Arte à visionner actuellement, intitulé « Demain, tous crétins ? ». De nombreux ouvrages ont été publiés sur le même thème ces dernières années, notamment sur les perturbateurs endocriniens, ces molécules qui ressemblent à nos hormones et que nos corps confondent avec elles, entraînant autisme, hyperactivité ou infertilité.

Comment s’en protéger (en partie) ? Une chance, de façon 100% écologique ! La solution est avant tout de supprimer de votre maison tous les produits ménagers industriels. Vous pouvez tout remplacer ou presque (le reste, on s’en passe très bien) par quelques produits naturels, dont je vous parlais il y a quelques mois : savon de Marseille et bicarbonate de soude pour la lessive ou la vaisselle, vinaigre blanc ou savon noir pour les surfaces et les sols, aloe vera (la plante grasse sur la photo ci-dessus) pour le corps, les piqûres, les cheveux…

Pour le mobilier ou le linge, adoptez la simplicité ! Des produits de qualité, idéalement français (un peu de patriotisme économique est écologique, qui allie proximité de la production et emploi industriel ou artisanal dans de bonnes conditions sociales), et surtout en quantité réduite. Pas besoin d’avoir 25 robes dans son placard, surtout si elles sont en synthétique et confectionnées par des femmes et des enfants pressurés à l’autre bout du monde !

5 – Pensée positive et méditation = sortir de la pulsion de mort du capitalisme

Et puis il y a l’hygiène de l’esprit, le nôtre et celui de nos enfants, celle qui nécessite de changer nos modes de pensée et de comportement, de couper avec notre intellect analytique aliénant, d’apprendre à faire le vide pour mieux accueillir la vie en soi (oui, oui). Ce sont toutes les techniques de développement personnel que j’évoquais ailleurs, les séances de méditation de pleine conscience guidées par un initié (par exemple Mindfulway à Strasbourg), la découverte de philosophies ou spiritualités faites d’introspection, d’amour de soi-même et des autres.

Pour moi, cette quête est écologique par sa sobriété, en ce qu’elle s’effectue en soi et non en dehors de soi. Dans notre société, la réponse à nos difficultés existentielles est souvent recherchée à l’extérieur de soi : marché de l’emploi, consommation de biens et de loisirs, écrasement de l’autre par la compétitivité, pillage des ressources naturelles pour plus de « croissance », véritable pulsion de mort inhérente au capitalisme. Ce n’est pas de moi, loin s’en faut, mais de Bernard Maris, brillant (anti-)économiste dont j’aimais tant lire les chroniques dans Charlie Hebdo.

Cette hygiène de l’esprit commence par des petits défis que l’on se lance dans notre quotidien. Pour mon époux et moi, ces dernières semaines, la gageure consiste à passer des journées sans critiquer, râler ni se plaindre… Chiche ?


#Santé

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