Coup de tonnerre, le nombre de femmes députées est divisé par deux en Alsace ! Élue dans le Kochersberg, Martine Wonner (LREM) sera la seule députée alsacienne. L’électorat local est-il devenu deux fois plus machiste en cinq ans ? On se rassure, il faut plutôt regarder du côté des grands partis.
Amendes peu dissuasives
En 2012, le nombre de femmes était déjà faible puisqu’il n’y avait que deux représentantes, ce qui constituait déjà un progrès à l’époque. Investir plus d’hommes que de femmes (ou réciproquent mais c’est plus rare) génère pourtant des amendes, mais elles sont peu dissuasives par rapport à une victoire.
À droite, les députés sortants ont été reconduits s’ils le souhaitaient, soit 13 places gelées. À Mulhouse-Habsheim, l’une des deux femmes, Arlette Grosskoskt a arrêté après trois mandats. Son suppléant Olivier Becht prend sa suite en étant élu nettement (57,69%) dimanche.
Trois autres députés qui ont arrêté leur carrière ont été remplacé par des hommes. Dans le Haut-Rhin, il y avait donc six hommes pour six sièges. À Haguenau, c’est aussi un homme qui avait été choisi, le maire de Brumath Étienne Wolff, pour tenter de garder le siège de Claude Sturni, aussi retiré.
Outre la seule « sortante », Sophie Rohfritsch (à Strasbourg-campagne, battue par Martine Wonner), il n’y avait que deux nouvelles candidates : Elsa Schalck à Strasbourg-centre et Pascale Jurdant-Pfeiffer, au nom de l’accord avec l’UDI, à Strasbourg-sud. Ces deux terrains étaient difficiles.
Des candidates en Marche dans les circonscriptions difficiles
Côté « En Marche », le mouvement avait la promesse d’investir autant de femmes que d’hommes, ce qui a été tenu nationalement. En Alsace, le nombre de femmes n’était que 5 pour 15 circonscriptions (14 candidats au total). Les territoires les plus favorables, les trois à Strasbourg et à degré moindre Mulhouse-Habsheim ont été attribués à des hommes. C’est donc finalement du Kochersberg qu’est venue la seule surprise féminine.
À Sélestat, le mouvement n’avait pas tenté de remplacer Éliane Tomaszewski, retirée pour raisons de santé, pour ne pas faire d’ombre à Antoine Herth (LR), un proche du ministre de l’Économie Bruno Le Maire. D’autres femmes avaient pourtant postulé. L’autre député alsacien « lemairiste », Éric Straumann (à Colmar) avait aussi face à lui une femme. De là à voir qu’En Marche estime que les femmes sont de moins valeureuses candidates…
Des progrès au niveau national
Heureusement? il y a toujours la suppléante, dont le rôle politique est nul sauf pour les ministres et quelques personalités, mais qui permet de donner un semblant de parité à des candidatures masculines.
Au niveau national, 223 femmes rejoignent l’hémicycle, soit 38,65%. Elles étaient 26,9% en 2012. En Marche (47%), le Modem (46%) et la France insoumise (41%) tirent cette moyenne vers le haut.
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