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Le tribunal de commerce acte la fin de Clestra metal

Le tribunal de commerce de Paris a décidé la liquidation de Clestra metal, renommée Unterland metal. En conflit avec le groupe Jestia, repreneur de l’entreprise, 125 salariés étaient en grève depuis le 3 juillet 2023. Ils seront tous licenciés.

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C’est l’épilogue dramatique d’une lutte historique. Après plus de trois mois de grève et de salaires sacrifiés, les travailleurs mobilisés de Clestra ont appris ce mardi 3 octobre la liquidation de leur branche, renommée Unterland Metal au courant de l’été 2023. Le tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation judiciaire de la société à compter du 1er octobre 2023, rapporte la section CGT de l’entreprise. Un liquidateur sera chargé de négocier un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE, un programme de licenciements) sous 21 jours. Les 125 salariés d’Unterland Metal seront concernés par des licenciements économiques.

La fin d’une lutte historique pour les salariés de Clestra. Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc

« C’est une catastrophe pour les salariés mais ce n’est pas une surprise », commente le délégué syndical CGT Amar Laadra. « La direction d’Unterland nous avait annoncé qu’elle avait une trésorerie de 36 000 euros, avec un passif de 500 000 euros pour les loyers non payés et 300 000 euros pour le paiement des salaires. » Malgré tout, le syndicaliste espérait que le tribunal de commerce de Paris laisse aux salariés le temps de chercher un autre repreneur.

« Nous sommes toujours combatifs »

La grève avait été initiée le 3 juillet 2023, suite au licenciement d’un collègue. Au-delà de ce cas individuel, les grévistes soupçonnaient la nouvelle direction, le groupe Jestia, de préparer le licenciement d’une large partie des salariés. Depuis la reprise de l’entreprise Clestra par la holding familiale Jestia, le dialogue était coupé entre les employés et les actionnaires, Romain et Alexandre Jacot.

Malgré cette décision, Amar Laadra assure que les salariés n’en resteront pas là :

« Nous sommes toujours combatifs. On a 21 jours pour négocier le PSE, on mettra le paquet là-dessus. Et pour la suite, on verra entre nous comment poursuivre. On créera peut-être une association, pour se porter partie civile contre Jestia. En l’espace de quelques mois, ils déménagent les locaux, changent le nom historique de Clestra et ont vidé l’entreprise de son contenu et de ses actifs. Ce qu’ils ont fait n’est pas acceptable. »

Contacté, le directeur d’Unterland Metal, Rémi Taïeb, n’a pas souhaité répondre à Rue89 Strasbourg.


#Clestra

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