Il y a une semaine, le samedi 21, le Racing gagnait difficilement à Saint-Louis (2-1), sous une pluie battante et dans une ambiance déprimante, à quelques encablures de la frontière suisse. Changement de décor radical hier à la Meinau : un stade (un vrai), un public (nombreux) et un temps savoureusement estival. Une fois n’est pas coutume, j’avais décidé de m’installer en tribune Est, adossé au Krimmeri, lunettes noires et soleil dans la tronche. A l’aise !
Ce Racing qui passionne
17h50, ce samedi après-midi. A dix minutes du coup d’envoi, une certaine effervescence règne rue de l’Extenwoerth : on se presse gentiment pour pénétrer à temps dans le temple meinovien. Invariablement, et en dépit des sempiternelles turpitudes qui agitent les coulisses du club, le Racing intrigue, le Racing passionne. Ils espéraient battre le record d’Europe d’affluence pour un match de cinquième division (plus de 18 000 à Mannheim en 2011), ils ne seront finalement « que » 10 000. Honorable, bien évidemment. Il y a trois ans, j’assistais au derby de Leipzig : Chemie/Lokomotive, « cheminots contre chimistes ». Là aussi c’était de la D5, là aussi il y avait un monde fou : 15 000 personnes au Zentralstadion. Voilà pourquoi j’aime le football : pour ces passions collectives qui rugissent quand bien même les sunlights du haut-niveau sont en panne depuis belle lurette.
Mission (presque) accomplie
19h50. Le coup de sifflet final retentit. Grâce à leur victoire 2-0 sur Vesoul, François Keller et ses ouailles sont à présent tout proches de gagner l’accession en CFA, confortant leur avance en tête du classement. Il reste encore à boucler l’affaire mathématiquement parlant, mais – sauf grosse surprise – le pari sportif est en passe d’être remporté. Rappelons que, suite au dépôt de bilan du club l’été dernier, le RCS n’avait pas d’équipe à la mi-août et qu’il avait fallu bâtir, dans l’urgence, un effectif capable d’assurer un minimum. Mission (presque) accomplie donc !
Enthousiasme bridé
Cependant, et bien que je salue la performance, mon enthousiasme demeure quelque peu bridé. Par la situation bordélique des coulisses déjà, qui lamine cette fois peut-être irrémédiablement toute perspective glorieuse pour le RCS, mais pas seulement. Depuis le début de l’année 2012, les prestations sur le terrain sont loin d’avoir été toutes convaincantes (Thaon, Schiltigheim, Forbach), frisant même parfois l’indigence (Jarville, Pontarlier, Illzach). Au risque de me faire taxer de rabat-joie ou de ronchon, l’équipe m’a trop souvent donné l’impression de jouer petits-bras et de manquer d’ambition, de caractère. La promotion en CFA qui se dessine ne doit pas conduire à occulter un certain nombre de faiblesses, que l’on pourrait payer cher l’an prochain si elles n’étaient pas corrigées.
Et l’avenir ?
D’un point de vue extrasportif, le futur immédiat du Racing demeure pour l’heure marqué du sceau de l’incertitude. Personne n’est devin et je ne me hasarderai à aucun pronostic sur ce qui se passera dans les prochains jours et prochaines semaines. L’institution RCS est-elle définitivement indécrottable de ses scories ? Je ne sais pas. Ce qui est sûr, c’est que ce samedi, à la Meinau, le désir de Racing était toujours des plus ardents dans l’assistance. En apparence tout du moins.
Pour aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg: le Racing s’impose 2 à 0 face à Vesoul
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