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Mois du film documentaire : la langue et le corps en exergue à Strasbourg

Le mois du film documentaire, c’est maintenant, du 8 au 23 novembre. A Strasbourg, l’association Vidéo les beaux jours propose cinq films sur la question de la langue tandis que les médiathèques diffuseront des films sur le corps humain. Les séances sont gratuites.

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(Doc. remis)

Du 8 au 30 novembre, la 13e édition du mois du film documentaire permettra aux Strasbourgeois de découvrir une quinzaine de films documentaires. Le rendez-vous a lieu dans plusieurs villes de France et dans chaque région, les médiathèques se chargent de leur programmation de manière indépendante, avec l’aide des centres de ressources spécialisés.

Vidéo les beaux jours est l’un d’entre eux. Le pôle régional d’éducation artistique et de formation au cinéma et à l’audiovisuel a programmé cinq films sur la quinzaine prévue au total à Strasbourg, une première pour l’association. Catherine Mueller, la responsable du centre de ressources confie à ce propos :

« Avant, on partageait ce travail avec les médiathèques puisqu’on leur créait leur programmation et on les formait pour qu’ils puissent réaliser la leur. Ce qu’ils font depuis l’an dernier. Maintenant, on peut se concentrer sur nos propres choix. C’est un plaisir pour nous puisque le documentaire représente le coeur de notre travail sur l’année, pas seulement pour cette manifestation. On est tout le temps à l’affût de ce qui se passe dans ce domaine. »

Autres principes du mois du documentaire : la gratuité des séances, la participation des réalisateurs aux projections, et une programmation éclectique.

Se pencher sur la langue, car le bassin rhénan est une tour de Babel

Les méthodes de travail restent les mêmes mais Vidéo les beaux jours a choisi sa propre thématique : la langue. L’Alsace, compte trois frontières et ce sont autant de langues qui s’y côtoient, plus les dialectes locaux… Bref, le bassin rhénan est une tour de Babel.

Une poignée d’orties, l’hommage rendu à André Weckmann l’illustre bien. Le poète et romancier alsacien est décédé en juillet. C’était une figure de la vie culturelle alsacienne. De son vivant, l’homme aimait se définir comme un être « engagé-enragé ». Incorporé de force dans la Wehrmacht pendant le IIIe Reich avant de déserter, l’auteur n’a jamais cessé de revendiquer l’étroite relation qu’il a entretenu avec ses trois langues : le français, l’allemand et l’alsacien. Le portrait qui lui est consacré dure presque une heure. Il est signé Daniel Coche et sera diffusé vendredi 16 novembre à 20 h à la Maison de l’image.

La langue ne ment pas (Doc. Remis)

Vendredi 9 novembre à la Maison de l’image, sera projeté un film de Neu Stanmann, La langue ne ment pas. Le film, sorti en 2005, a remporté le prix SCAM (société civile des auteurs multimédia) du documentaire. Victor Klemperer, professeur, décrit quotidiennement sa vie de Juif allemand pendant le IIIe Reich dans un journal secret. A la même période, il se met à réfléchir sur « la langue nazie ». Pourquoi les juifs utilisent-ils la langue de leurs bourreaux ? C’est une question qui mène le professeur à développer une véritable aversion autour de l’allemand…

La mère de Fatima Sissani, la réalisatrice, occupe le premier rôle dans son documentaire (doc. remis)

Dans un autre registre, La langue de Zahra, apporte aussi son lot d’émotions. Fatima Sissani, la réalisatrice est  journaliste à Radio France. Pendant une heure et demi, elle filme le quotidien de sa mère : une femme qui ne se séparerait de son dialecte pour rien au monde. Dès qu’elle le parle, elle se transforme en grande oratrice et s’épanouit. Plus qu’un récit de vie, le film s’avère être le portrait d’une génération d’immigrés. La projection est prévue mardi 13 novembre à 20h.

Pilote de La Langue de Zahra

Le film de Vadim Jendreyko retrace la vie de Svetlana Geier, une traductrice mondialement connue qui a entre autres, traduit la majeure partie des oeuvres de Dostoïevski du russe en allemand.

La langue, qu’elle soit natale ou d’adoption, choisie ou imposée est une partie intégrante de l’identité de chacun. Vidéo les beaux jours a pris plaisir à sortir des sentiers battus, selon la responsable Catherine Mueller :

« Choisir la diversité dans notre programmation, c’est opter pour un public plus large. D’ordinaire, la plupart des gens qui viennent sont des initiés au genre du documentaire, mais ce sont surtout des personnes qui sont attirés par la problématique traitée. Dans ce cas précis on a choisi la langue, mais on ne s’est pas arrêté aux frontières de notre région. Il y a des films qui parlent de la langue arabe, de l’hébreu, du russe… Et elle est déclinée dans tous ces aspects. Le spectateur en sort enrichi dans tous les cas. »

Bande-annonce de La femme aux cinq éléphants

Le corps, morceaux choisis

De leur côté, les cinq médiathèques de la ville proposent une dizaine de films sur « Le corps, morceaux choisis« , avec des films qui vont de l’histoire de la mini-jupe (Mini-Jupe, Tout Court!) à l’amélioration du genre humain par le génie génétique et technologie (Un homme presque parfait).

Bande-Annonce de Mini-jupe, tout court!

 

Bande-Annonce de Un homme presque parfait.

 

Y aller

Mois du film documentaire, du 8 au 30 novembre à la Maison de l’image, 31 rue Kageneck à Strasbourg et dans les médiathèques strasbourgeoises. Le programme complet sur le site du mois du film documentaire.


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