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Le Bulli, star des Balkans, aux frontières de l’Europe

Le Bulli a dépassé les 5 000 km de route et a atteint la Mer Noire. Retour sur cette 8e semaine de reportages, en Bulgarie et en Roumanie, qui marque la moitié du voyage… Après les ruines du communisme avec Buzludzha, le Bulli est aux frontières de l’Europe, frontières où se massent des plus importantes communautés de réfugiés syriens.

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Le Bulli a attiré l’attention dans les Balkans, notamment lors de ce meeting VW organisé à Bucarest. (Photo BC / Rue89 Strasbourg)

À Kazanlak, Henriette Denis va bientôt devenir la femme incontournable des lieux. L’architecte bulgaro-turque qui a travaillé douze ans pour Jean Nouvel a quitté Sofia pour cette ville bulgare de 70 000 habitants. Elle a découvert l’histoire d’un jeune orphelin de dix ans qui, en 1827, décide de se lancer dans l’huile de roses pure. Il a eu du nez car il se retrouva ensuite à la tête d’une entreprise internationale.

Sa superbe maison du XIXe n’a pas été préservée ni classée. Pendant des décennies, elle fut utilisée sous le communisme par le service des archives de la ville. Dans les années 1990, elle fut transformée en discothèque, centre de fitness et en station de lavage automobile (oui, tout ça en même temps). Quant aux boiseries, peintures et vitraux, ils attendront 2014 qu’Henriette Denis pose ses yeux sur eux pour être enfin restaurés et mis en valeur.

En deux mois, les lieux sont méconnaissables. L’architecte Henriette Denis a mis les bouchées doubles pour que l’établissement ouvre ses portes au printemps, afin de profiter des beaux jours pour ouvrir son café dans le jardin. (Photo BC / Rue89 Strasbourg)

Elle a repris les lieux en avril 2014 et a transformé la maison crasseuse en une méconnaissable demeure proposant en extérieur un café super branché (qui diffuse FIP radio), un musée de la rose, et des salons littéraires à l’étage. Elle emploie une quinzaine de jeunes comme Yonka Gesheva.

« J’étais payée 200 euros par mois par une horrible boîte qui déforestait sans respirer… après un master d’écologie, c’était un comble. Avec Henriette, je me sens utile, on sauve un patrimoine et une histoire. C’est chaque jour passionnant. »

La maison Shipkoff est désormais un agréable lieu mêlant patrimoine, design et culture. (Photo BC / Rue89 Strasbourg)

Et Marx, on en fait quoi du coup ?

C’est dans les hauteurs de Kazanlak que le Bulli découvre Buzludzha, l’ancien siège du parti communiste, recensé parmi les plus beaux lieux abandonnés du monde (voir chronique précédente). Et oui, car après 1989, les lieux ont été laissés à l’abandon et pillés. À présent, la Bulgarie est embarrassée par ce monstre de béton qui rappelle de douloureux souvenirs.

Nouvelles vies syriennes en Europe

Le Bulli roule vers la Mer Noire, direction la petite ville d’Harmanli où se situe le plus grand centre d’accueil pour les migrants clandestins de Bulgarie. Près de mille personnes y attendent leur statut de réfugiés, parfois depuis plus de six mois. L’immense majorité d’entre eux sont Syriens.

Un tiers des réfugiés d’Harmanli sont des enfants, en juillet 2014, soient plus de trois cents personnes. (Photo BC / Rue89 Strasbourg)

Khalil Mohamed est ingénieur. À 43 ans, il a quitté le pays pour « offrir un avenir à ses enfants ». Ils ont fui la guerre depuis le 7 avril 2014, un jour gravé dans la mémoire de ce père de famille.

« Ici on ne peut rien faire de nos journées. Tant qu’on n’a pas nos papiers, on ne peut pas quitter la ville. On attend, c’est tout. Alors je donne bénévolement des cours d’anglais aux autres réfugiés. »

À Harmanli, l’Agence nationale pour les réfugiés propose des cours de bulgare… mais ce sont les classes improvisées d’anglais et d’allemand qui font salle pleine. (Photo BC / Rue89 Strasbourg)

Passeurs de frontières

La Bulgarie est devenu le passage le moins cher pour les migrants clandestins (environ 500 euros par personne) contrairement au passage de la frontière grecque qui peut coûter plusieurs milliers d’euros. Le pays doit gérer d’importants flux migratoires et a du mal à y faire face.

Basel Halil Diko a 28 ans. Il étudiait l’ingénierie à Alep quand sa maison a explosé sous les bombes. Sans aucune nouvelle de sa famille, il a quitté le pays et est arrivé seul en Bulgarie. (Photo BC / Rue89 Strasbourg)

En octobre 2013 ouvrait le centre d’Harmanli : des tentes en plein hiver et six douches pour plus de mille personnes. La situation dramatique avait été dénoncée par les médias et, début 2014, des baraquements et des sanitaires avaient été installés.

Notre reportage sur le centre d’Harmanli est à découvrir sur www.bullitour.eu à partir du 17 juillet.

Imad Rachid Rania Alo était avocat. Il a été emprisonné quinze jours pour avoir osé défendre la liberté. Ne pouvant plus exercer son métier dans son pays, il a quitté la Syrie avec sa femme et ses enfants. (Photo BC / Rue89 Strasbourg)

La star des Balkans

Arrivés à Bucarest, on se fait klaxonner par un chouette cabriolet blanc rutilant. Au feu rouge, on entame la discussion et on découvre un sympathique automobiliste au volant d’une Golf, modèle old school 1987. C’est Andrei Si Giorgiani, fan de combi et de cocc’, membre du groupe VW de Bucarest, qui nous invite à loger dans sa cour. « C’est la communauté VW, ça ! » Dans la minute, son frère et un ami sont là pour reluquer le Bulli et le prendre en photo. Le surlendemain, Andreï nous convainc de l’accompagner au grand meeting Volkswagen des Balkans.

Des combis VW de Roumanie, Bulgarie, Serbie, Hongrie, Allemagne… mais un seul de France. (Photo BC / Rue89 Strasbourg)

Le Bulli y a un franc succès, les petits Frenchies font sensation et… décrochent un prix !

Et un beau diplôme pour notre T2! (Photo BC / Rue89 Strasbourg)
On décroche un prix au Meeting VW des Balkans… huile de moteur, casquette Motul et un trophée magistral qu’on peine à faire tenir dans nos trois mètres carrés de vie quotidienne. (Photo BC / Rue89 Strasbourg)

En route vers la Moldavie!

Aller plus loin

Sur Rue89 Strasbourg : retrouvez toutes les chroniques vécues du Bulli Tour Europa (blog)

Sur BulliTour.eu : les reportages de Claire Auduy et Baptiste Cogitore


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