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Le 30 mars, les enseignants manifestent à Strasbourg contre la réforme Blanquer

Les principaux syndicats d’enseignants appellent à manifester samedi 30 mars à 14h sur la place Kléber à Strasbourg. Les professeurs opposés au projet de loi pour « l’école de la confiance » dénoncent un ministre de l’Education nationale « autoritaire » et une atteinte à la qualité de l’enseignement.

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Samedi 30 mars, les professeurs en colère manifesteront à partir de 14h à Strasbourg. Ils se rejoindront sur la place Kléber avant de se diriger vers la place de la République puis les quais des bateliers. Les principaux syndicats enseignants contestent le projet de loi « école de la confiance » du ministre de l’Education nationale. Laure Trémolière, enseignante strasbourgeoise et membre du syndicat SE-UNSA, décrit les trois principaux reproches adressés à Jean-Michel Blanquer.

Manifestation d’enseignants à Strasbourg. (Document Remis)
  • « Avec la scolarisation obligatoire des enfants dès trois ans, de l’argent public va être versé à des écoles privés. »

La réforme Blanquer baisse l’âge de la scolarisation obligatoire, qui passe de six à trois ans. Pour certaines communes, cette mesure entraîne des dépenses nouvelles puisqu’elles devront désormais financer les maternelles privées sous contrat. Les syndicats enseignants et des maires dénoncent donc une mesure favorable aux établissements privés, « au détriment du public. »

  • « Avec le regroupement collège-écoles du secteur, les directeurs des établissements primaires vont disparaître. »

Le ministre de l’Education nationale a d’abord proposé un « projet d’établissements publics des savoirs fondamentaux », regroupant collège et écoles. Les syndicats enseignants ont craint que cette nouvelle structure ne mette fin aux directeurs d’école primaire. « Avec un seul pilote à bord, le directeur du collège, le chef d’école primaire deviendrait un principal adjoint », estime Laure Trémolière. Suite au tollé suscité par cette mesure, Jean-Michel Blanquer s’est défendu de vouloir imposer les regroupements écoles-collège. Il a aussi affirmé que son projet « ne remet pas en cause l’existence des écoles et de leurs directeurs »

  • « Avec le devoir de réserve, nous ne pourrons plus nous exprimer librement. »

L’article 1 du projet de loi ne comporte aucune mention du devoir de réserve. Mais c’est dans l’étude d’impact de cette réforme que FranceInfo a découvert des restrictions de la liberté d’expression : « Les dispositions de la présente mesure pourront ainsi être invoquées (…) dans le cadre d’affaires disciplinaires concernant des personnels de l’éducation nationale s’étant rendus coupables de faits portant atteinte à la réputation du service public » Autre motif de colère pour les enseignants : cette « exigence d’exemplarité » qui vaut « y compris hors du service. »

Contacté, le syndicat enseignant de Force ouvrière rappelle son combat contre la réforme du lycée :

« Nous manifestons aussi contre la réforme du lycée. La diminution du nombre d’heures de cours, et la diminution du personnel enseignant vont dégrader la qualité de l’enseignement secondaire. »

Dans le Bas-Rhin toujours, une autre manifestation pour les mêmes motifs aura aussi lieu samedi à Sarre-Union. À l’initiative de parents d’élèves et d’enseignants, un cortège partira de la place de la République à 14h. Un préavis national de grève a été déposé pour la période du 25 mars au 6 avril.


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