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L’association de soutien aux Coop appelle les sociétaires à la défiance

Lors d’une conférence de presse cet après-midi, l’association de soutien aux magasins Coop d’Alsace a appelé les sociétaires à voter la défiance vis à vis des dirigeants du groupe lors d’une assemblée des présidents de section le 3 mars. Pour l’association, l’actuelle direction veut dépecer les Coop et sacrifier le réseau des magasins de proximité.

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Lors d'un apéro-Coop à Lièpvre le 14 janvier 2012. (Photo Association de soutien)

Philippe Spitz et Dominique Bézu sont en mission. Le président et vice-président de l’association de soutien aux Coop d’Alsace commencent même à montrer quelques signes de fatigue, après des mois passés sur les routes d’Alsace, à rencontrer les clients de ces supérettes, les gérants, les sociétaires, les élus… Avec comme seule moteur cette obsession: il faut sauver la Coop, réseau structurant du terroir alsacien.

Les deux missionnaires en sont arrivés à une conclusion : il faut sortir les dirigeants actuels et le plus vite sera le mieux. Selon eux, la direction menée par Christian Duvillet ne sauvera pas l’esprit de la Coop, c’est à dire un réseau de distribution complet, ou les supermarchés (Maxi-Coop, désormais Leclerc Express) rentables financent les succursales plus petites, les Point-Coop.

« Le plan de la direction vise à séparer la Coop en trois entités: le réseau de proximité, la plate-forme de distribution et la boucherie à Reichstett et le foncier. Puis à céder ce qui est vendable au plus offrant. A aucun moment, les 176 000 sociétaires n’ont été associés à ce plan de sauvetage, alors qu’ils sont normalement les patrons de ce groupe. Nous refusons que l’esprit Coop soit passé par pertes et profits alors que des solutions globales méritent d’être tentées, c’est pourquoi nous appelons les sociétaires à voter la défiance vis à vis de la direction. L’ensemble du conseil d’administration doit démissionner. »

Et bam. En réalité, les sociétaires ne peuvent pas faire grand chose contre les logiques industrielles qui sont en place depuis que Christian Duvillet est aux commandes. Le géant Leclerc, présent dans le groupe depuis 2008, renforce sa logistique dans le Haut-Rhin et ne montre aucun empressement à racheter la plate-forme vieillissante de Reichstett. Quand à Casino, dont l’apport est déterminant dans le plan de sauvetage, le groupe connait bien la valeur d’un réseau de distribution de 150 magasins et sait aussi que le temps joue en sa faveur.

Pour l’association de soutien, des solutions existent et elle se base sur l’exemple normand pour le prouver, où le groupe coopératif de distribution est passé sous l’enseigne Système U mais sans être démantelé. Philippe Spitz et Dominique Bézu proposent une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), une forme juridique du groupe où seraient associés les fournisseurs, les clients et même les banquiers.

« Et il y a tant à faire avec ce réseau de proximité, rêve Philippe Spitz. On peut imaginer des points-relais, des déposes d’Amap… On peut travailler à l’élaboration de circuits courts, du producteur alsacien vers les consommateurs alsaciens, des filières bio et locales… Tout ça dans une gestion coopérative qui fédère l’ensemble des acteurs. »

L’association mettra en ligne sur son site deux pétitions, l’une pour les sociétaires, l’autre pour tous les Alsaciens, afin de renforcer sa légitimité et d’engager un bras de fer contre la direction. Cette dernière presse les syndicats d’émettre leur avis sur cette restructuration et fait valoir aux élus une sauvegarde de 2700 emplois sur environ 3500. En cette période, aucun élu ne voudrait voir le deuxième employeur privé d’Alsace déposer le bilan…


#Alsace

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