La grève des enseignants des écoles s’annonce très suivie mardi

Les syndicats des enseignants espèrent une large mobilisation lors de cette deuxième journée d’action contre la réforme des rythmes scolaires du gouvernement. Et pour cause, le taux des enseignants grévistes est estimé à 38,8% dans le Bas-Rhin selon l’académie et pourrait peut-être même atteindre les 50% selon le Snuipp, premier syndicat de l’enseignement primaire. Si ce niveau se confirme, il serait deux fois supérieur à celui de la mobilisation du 31 janvier.

D’autres chiffres confirment cette mobilisation : sur les 871 écoles du département, 125 ont d’ores et déjà annoncé leur fermeture pour la journée, une vingtaine rien que pour la ville de Strasbourg. Dans le Bas-Rhin, 436 écoles ont également enclenché le SMA (service minimum d’accueil), mis en place en 2008 et qui oblige les communes à mettre en place des services spéciaux pour accueillir les enfants de 3 à 11 ans dès que le taux de grévistes de l’établissement dépasse 25%.

Mobilisés pour la réécriture du décret sur les rythmes scolaires

Contrairement à la journée du 31 janvier qui appelait à la mobilisation de l’ensemble des fonctionnaires, ce deuxième rendez-vous ne concerne que les enseignants du premier degré qui demandent, entre autres, la réécriture du décret sur les rythmes scolaires prévu dans la « réforme Peillon« . Le ministre de l’Education Nationale, Vincent Peillon, souhaite revenir à une semaine de 4 jours et demi avec le retour des cours le mercredi matin tout en réduisant la durée des journées de travail d’une demi-heure. François Schill, secrétaire départemental adjoint du Snuippdu Bas-Rhin, réplique :

« A l’origine, nous ne sommes pas contre cette réforme. C’est la manière dont elle est expédiée qui nous dérange : il y a trop de précipitation, ça ne va pas rendre service aux élèves. Les journées sont raccourcies mais le programme et les vacances scolaires ne changent pas. Nous demandons une réécriture du décret et un report de la réforme à 2014 pour que tous les acteurs de l’Education puissent travailler ensemble. »

« Des appels à la grève disparates »

Ce mardi, les manifestants se réuniront devant l’Inspection Académique de Strasbourg à 10h30. Regrettant que la manifestation ne soit pas visible au centre-ville, l’Intersyndicale a décidé d’organiser dans la foulée un « défilé » jusqu’à la place Kléber. Mais la Sgen-CFDT ne sera pas de la partie, ayant refusé hier d’appeler ses adhérents à la grève. Adrien Ettwiller, secrétaire général du Sgen-CFDT du Bas-Rhin, précise :

« Aujourd’hui, dans la rue, il n’y aura pas que des grévistes qui demandent la réécriture du décret, il y aura aussi des personnes qui sont pour le retrait de la loi de programmation et d’orientation. Les appels à la grève sont trop disparates, on se retrouve un peu devant l’auberge espagnole des revendications. La Sgen-CFDT ne participera pas à ce rassemblement parce que ça ne correspond pas à ce que nous voulons. Nous sommes pour que l’école change et pour cela, ça ne sert à rien de se mobiliser pour que rien ne bouge. »