La porte est grande ouverte et La Fabrique y tient. Située dans les anciennes glacières de la brasserie Grüber à Koenigshoffen à l’ouest de Strasbourg, le local a vocation à accueillir particuliers et professionnels. François Kormann, l’un des fondateurs de La Fabrique explique :
« Tout ceux qui ont envie ou besoin de réaliser un objet sont les bienvenus. »
Effectivement, on trouve tout à La Fabrique. La place : 500 m² pour les machines et 1 000 m² pour le stockage. Le matos : une quarantaine de machines-outils sont en libre accès. Cela va de l’imprimante 3D, aux différentes scies (circulaire, à rubans), des postes à souder ou encore de la machine à graver un circuit imprimé. Le matériel de protection est également fourni et parfois même certains composants électroniques que l’association recycle.
Mais surtout La Fabrique est un lieu où se partagent les compétences : pas question de rester dans son coin, les membres actifs de l’association sont là pour aider les bricoleurs à utiliser les machines ou améliorer leur projet.
Comment ça marche ?
Il faut d’abord cotiser 10€ par an pour adhérer à l’association. Ensuite, comme s’il s’agissait d’une salle de sport, il faut souscrire un abonnement pour utiliser les différentes machines : 10€ la journée ou 245€ l’année. Pour réserver une machine spécifique sur un créneau horaire, il faut ajouter 10€ par jour ou 955€ pour l’option annuelle.
Pour les apprentis bricoleurs, La Fabrique propose également des formations. Les inscriptions se font sur leur site internet et coûtent 10€ de l’heure, hors matériaux nécessaires. Pour le moment, trois cycles sont disponibles : découpe fine, initiation aux différents outils disponibles à La Fabrique et atelier bois. Mais d’ici à la fin de l’année, l’association devrait élargir sa gamme comme le détaille Manuel Simoës, membre actif à La Fabrique :
« On va proposer un atelier couture, métallurgie, programmation informatique, électronique embarquée et conception assistée par ordinateur (CAO) d’ici à la fin de l’année 2016. On est encore en train d’aménager les locaux nécessaires. Les formateurs sont déjà trouvés, et membres de notre association. »
Grandir encore
Il y a 3 ans, Julien Gagne et Goeffroy Weibel, deux anciens de l’association de bricolage de vélos Bretz’selle veulent créer leur propre atelier. Cette idée trottait déjà dans la tête de François Kormann depuis 20 ans. En mai 2013, les trois hommes se rencontrent et c’est là que naît l’idée de La Fabrique.
François Kormann se souvient :
« Nous sommes partis à la recherche de financements et nous sommes parvenus à rassembler 100 000€, un tiers de fonds propres et le reste en subventions et aides publiques. Et puis, nous avons pu bénéficier de dons précieux comme du matériel informatique, offerts par les collectivités. Des collèges et des lycées professionnels nous ont aussi donné des vieilles machines ou de vieux postes à souder. On les a réparés et ils sont comme neufs. »
Pour le moment, La Fabrique est ouverte aux bricoleurs deux jours par semaine (vendredi et samedi), ainsi qu’en soirée portes-ouvertes le jeudi. D’ici la fin de l’année, l’association espère embaucher son premier salarié, ce qui lui permettrait d’accueillir les abonnés quatre jours par semaine. Les fondateurs ont élaboré un dossier auprès du FSE (Fonds social européen) et de la CRESS (chambre régionale de l’économie sociale) pour obtenir des aides à la création de ce poste.
Des idées qui germent
En un an, une centaine de bricoleurs sont passés et se sont rencontrés à La Fabrique. Des échanges qui, parfois, les ont menés à pousser l’aventure au delà de la pièce unique. François Kormann s’en félicite :
« Sept projets d’entreprises sont nés ici. Strataggem a mis au point un phare qui en plus d’éclairer la route, géolocalise le vélo. Cycloponics travaille sur un « bunker comestible », un endroit sous terre où ils feront pousser des légumes. »
Créer du mouvement
Samedi 1er octobre, La Fabrique organise sa première braderie. L’association attend environ 300 personnes. Cette braderie sera aussi atypique que l’association puisqu’en plus, d’acheter, de vendre ou de troquer des objets, il sera possible de les tester et les réparer gratuitement. Manuel Simoës explique :
« Si vous achetez une veste trouée, une couturière vous aidera à la rapiécer. Pareil pour un grill pain qui ne s’allume plus, un atelier vous permettra de changer une pièce et lui donner une seconde vie. »
Pour les vendeurs, l’emplacement de 5 m² coûte 5€ (inscription sur leur site internet). L’installation sera possible à partir de 7h. Les ventes ne débuteront qu’à 9h.
On y trouve quoi ?
Au total, il y aura une trentaine de stands dont une dizaine occupés par des associations locales. Bretz’selle sera présent avec son atelier mobile pour réparer les deux roues et donnera des conseils. Alsace Digitale projettera sur un mur un jeu vidéo interactif où le corps des joueurs remplacera les touches de l’ordinateur ou le joystick. Des oscilloscopes seront à acheter sur le stand de Technistub. L’association mulhousienne exposera également des robots destructeurs. Les enfants sont les bienvenus, un espace leur sera consacré avec la création d’objets en carton ou du coloriage. Côté ambiance, les organisateurs promettent un coin canapé éclairé par les luminaires « récup » de l’artisan Sylvain Nommain.
Toute la journée, des bénévoles tiendront un coin restauration bien fourni (petits déjeuners, planchettes, flams, beignets africains). A partir de 18h, La Fabrique proposera une soirée musicale After Brad avec la complicité de Vincent Bodin, luthier strasbourgeois. Tout le monde est invité à ramener son instrument de musique (acoustique) pour une jam-session autour du barbecue.
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