Les élus de l’Eurométropole ont diversement apprécié la pétition des médecins strasbourgeois leur demandant « d’agir concrètement » contre la pollution de l’air à Strasbourg. Pour Robert Herrmann, président (PS) de l’Eurométropole, l’agglomération agit déjà, et depuis longtemps, en faveur de la réduction des facteurs polluants. Devant la presse ce mercredi, Robert Herrmann est remonté jusqu’à la piétonisation du centre-ville accompagnant la mise en place du tramway dans les années 90, citant à l’appui les chiffres de l’Aspa (Agence pour la surveillance de la pollution de l’air en Alsace), qui démontrent effectivement que la pollution de fond, persistante, est en diminution.
Pour autant, Robert Herrmann a aussi compris que cette pollution invisible occupe de plus en plus les esprits des Strasbourgeois. Même si en ce qui concerne les particules, la pollution est largement importée (pour une part de 40 à 60%), il va ajouter quelques mesures qui, espère-t-il, viendront compléter celles existantes en faveur de l’amélioration de la qualité de l’air dans l’agglomération.
Mesure la plus symbolique, la possibilité de déclencher une circulation alternée des véhicules des particuliers, lorsque le niveau d’alerte est atteint. Comme à Paris, les numéros des plaques d’immatriculation pourraient alors être utilisées pour diviser le nombre de voitures autorisées à circuler ces jours là par deux. Mais cette mesure restreignant la liberté de circuler, elle ne peut être prise que par le préfet, et dans un cadre réglementaire bien strict. Des discussions vont être entreprises pour élaborer ce cadre réglementaire avec les services de l’État.
Vitesse bientôt limitée à 70 km/h sur l’A35
Autre mesure qui marquera les esprits : l’Eurométropole va se rapprocher de la préfecture, encore, pour limiter la vitesse maximale autorisée sur l’A35 à 70 km/h, du moins sur sa portion urbaine où la vitesse est actuellement limitée à 90 km/h. L’abaissement de la vitesse maximale réduit les émissions de gaz produits par les véhicules. Dans sa tribune, le collectif Strasbourg Respire demandait à l’Eurométropole d’abaisser la vitesse autorisée, sur l’ensemble du centre-ville, à 30 km/h.
L’Eurométropole devrait en outre favoriser le covoiturage en rajoutant des parkings, permettant aux conducteurs et aux passagers de se rencontrer. La collectivité prévoit de cesser tout nouvel usage de voitures diesel, et va demander à ses « satellites », comme la CTS, d’en faire autant. Pour les poids-lourds malheureusement, c’est plus compliqué. L’offre n’existe quasiment pas. Strasbourg va donc rejoindre Paris dans un groupe d’intérêts, visant à se rapprocher des constructeurs pour que des véhicules lourds fonctionnant à d’autres énergies voient le jour.
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : 10 propositions du collectif Strasbourg Respire contre la pollution de l’air (tribune)
Sur Rue89 Strasbourg : la pétition des médecins strasbourgeois appelant la Ville à agir
Sur Rue89 Strasbourg : où en est la qualité de l’air à Strasbourg ? (explicateur)
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