« J’ai rejoins cette entreprise il y a 7 ans. C’est une petite usine de 27 salariés, les gens se connaissent, c’est humain. » Thierry Froehlich, chef d’atelier à l’usine Knauf de Rhinau et membre du comité social et économique, est encore sonné quelques heures après l’annonce de sa direction, lundi 26 juin, qui souhaite fermer le site en janvier 2024.
Après avoir accroché des banderoles devant l’usine jeudi, les salariés annoncent qu’ils seront en grève vendredi 30 juin : « Tout le monde va participer. L’équipe du matin sera devant l’usine dés 7 heures, et les équipes de l’après-midi et de la nuit viendront pour un rassemblement de tous les employés à 13h », assure Thierry Froehlich. La grève est prévue uniquement pour vendredi, « jusqu’à nouvel ordre », précise t-il.
Sur place, les employés produisent des pièces techniques en polystyrène et polypropylène expansés à destination de l’industrie automobile, ou de la fabrication de chauffe-eau par exemple. Selon Thierry Froehlich, les salariés de l’usine de Rhinau sont unanimement opposés à cette fermeture :
« C’est la stupéfaction. Tout le monde est fâché. On nous parlait d’investissements dans l’usine, de nouveaux projets. On travaille même le samedi matin pour honorer les commandes. On a vraiment l’impression qu’ils nous ont caché ce projet pour qu’on continue à travailler. »
Des raisons floues
De son côté, la direction de Knauf industries, basée à Wolfgantzen près de Neuf Brisach, met en avant une baisse de son chiffre d’affaires dans un communiqué :
« Le résultat d’exploitation s’est fortement dégradé en 2022. Depuis le début de l’année [2023], la baisse du chiffre d’affaires s’est encore accentuée. […] La pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine, les coûts élevés de l’énergie et des matières premières, les changements dans les habitudes des consommateurs ont contribué à la situation actuelle. […] Dans ce contexte, Knauf industries n’a d’autre choix que d’envisager la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). »
Selon ses bilans comptables, le résultat d’exploitation s’est soldé par une perte de 11 059€ en 2021, après une perte du même ordre en 2020. Le plan évoqué par le groupe alsacien prévoit d’autres fermetures :
« [Le plan de sauvegarde de l’emploi] impliquerait la fermeture de 4 sites de production (Pithiviers (45), Duclair (76), Rhinau (67), Saint-Sauveur d’Aunis (17) ainsi que la transformation d’un site à Vendargues (34) en plateforme logistique). 123 emplois seraient directement menacés. Les activités de production de ces sites seraient redéployées vers 10 autres sites de Knauf Industries en France, ce qui conduirait à la création de 52 postes. »
« Nous ferons tout pour garder nos emplois »
Les salariés du site Knauf de Pithiviers, dans le Loiret, également menacés de licenciements économiques, sont en grève depuis ce mardi 27 juin. Thierry Froehlich indique qu’une réunion avec la direction doit avoir lieu vendredi :
« S’ils ne reculent pas, nous organiserons probablement des grèves dans la foulée. Nous ferons tout pour maintenir l’activité ici et garder nos emplois. »
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