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Kilomètre 2 424 : « Montre tes papiers ! »

Pour sa quatrième semaine sur les routes, le Bulli est passé par la Roumanie avant de revenir en Serbie. Au compteur cette semaine, plus de 2 000 kilomètres, 5 douanes, 3 contrôles de police, et plusieurs rencontres un peu louches…

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Le passage de frontière entre la Serbie et la Bosnie… image tirée de notre Gopro, toujours allumée au bon moment (et bien camouflée). (Photo BC / Rue89 Strasbourg)

À Timisoara, rencontres avec plusieurs patrons locaux. Vous n’en saurez pas plus sur leurs activités, ils ont chacun leur « business »… et leur réseau d’influence. Quelques voitures de luxe garées dans la cour de Rudolf S. … À notre question naïve, il répond d’un geste de la main en souriant. Oui, c’est bien ce que l’on voit… Les voitures n’ont en effet pas de plaques d’immatriculation. Rudolf S. nous raconte comment il a fait construire une maison en Allemagne mais qu’il n’est pas sûr de pouvoir aller y vivre… Il a vécu en Suisse et en France et évite les réponses trop précises, on pédale sec.

Rudolf S. devant un de ses bureaux à Timisoara.

22, v’la les filcs !

Sur les routes, plusieurs contrôles de police. On constate que dans la même journée, il est possible de se faire arrêter par trois policiers différents… Alors soit personne ne passe jamais pas ces petites routes en Bosnie, soit ils cherchent un curieux engin blanc au nez jaune, conduit par deux personnes au profil occidental.

Et puis on évite de peu une amende car on n’a pas mis nos feux de circulation… « Euh, oui, mais il est midi et il fait grand soleil. » En fait, c’est dans le code de la route du coin, donc on range nos jérémiades et on s’apprête à gentiment payer. Sauf que comme on quitte le pays, on vient de dépenser tous nos Dinars en soupes lyophilisées et autres mets gourmets pour nos folles soirées en Bulli. On propose de payer en euros. Ça énerve le bonhomme à képi qui nous laisse filer. Et maintenant, ben on met tout le temps nos feux, dans le doute. Il arrive même qu’on les oublie à l’arrêt. C’est un risque à prendre…

Contrôles policiers, douanes… Le Bulli joue à saute-frontière. (merci la Gopro, cachée derrière du gros gaffeur noir, pour passer incognito)

Plus près de toi mon Dieu

Le Bulli en terre sainte.

Nous quittons la Roumanie pour la Serbie et arrivons dans la vallée de la Drina, au vieux monastère orthodoxe de Tronosa. A l’orée de la forêt, nous installons le Bulli pour y passer une sainte nuit. Aux aurores, prêts pour la liturgie dominicale que nous avons suivie… pendant deux heures, et en serbe (si, si) !

Qui se cache sous ce chèche blanc rayé bleu ?

Les fidèles étaient assez surpris de découvrir deux petits nouveaux dans l’assemblée. Ici, après l’office, on se retrouve autour d’une table, à dix heures du matin, et on partage un café, de l’eau froide avec un sucre dedans et… de la gnôle locale ! Convivialité oblige, on s’installe à table.

Un homme nous parle de Français installés à quelques kilomètres. Nous n’avons pas le choix : il veut absolument nous y emmener. Politesse oblige, on finit de tourner notre sujet avec l’abbé Nikolai Archimède et nous voilà partis avec deux nos deux indics serbes vers des compatriotes exilés. Lui est serbe, parfaitement francophone, se dit « nationaliste, mais en bien ». Elle est française. Il cite « Dieudo », qui explique bien combien il est difficile d’être victime d’un complot international… contre les Serbes. « Mladic est un héros : il n’a fait que défendre son peuple. Les victimes de Srebrenica étaient principalement des combattants bosniaques qui ont refusé de se rendre, mais personne ne le dit ».

Finalement, on finit l’après-midi en s’envoyant des côtelettes grillées et on se retrouve à parler de Pierre Rabhi ! Ca ressemblait à un dimanche en famille où il y a toujours des sujets à ne pas trop aborder, mais où on passe quand même un bon moment.

Comme un dimanche en famille

Chambre avec vue… à Srebrenica

Le chauffage du Bulli a définitivement rendu l’âme. Or les précipitations sur les Balkans ne sont pas terminées et les températures sont plutôt basses. On ressort les couvertures de survie pour rouler, tout l’air froid du dehors est directement envoyé à l’intérieur du combi.

Claire… survit !

Glacés par ces courants d’air, nous décidons de passer la nuit au sec et au chaud…

Une bonne nuit au chaud… à Srebrenica.

Premier motel du périple… à Srebrenica !

Motel en bord de route… l’une des seules lumières dans la ville.

Les lieux sont vides et on nous accorde la première chambre du premier étage : la 101. Nous ne croisons personne, le parking est désert et les lieux respirent la tristesse. La ville semble abandonnée. Quelques chiens errants viennent renifler le Bulli et dormir sous ses roues.

Le Bulli a sa cour!

On sillonne les montagnes bosniaques… qui ressemblent étrangement aux vallées helvétiques. Petite nostalgie d’expatriés ou drôle de coïncidence ?

La Suisse bosnienne.

Vaille que vaille, vieux combi !

Les boîtes de conserve mal calées sous le lit roulent à chaque tournant un peu trop brusque. L’atlas routier est tout écorné et certaines pages sont déchirées à force de les manipuler en conduisant. Les joints du Bulli suintent à chaque rosée, ça goutte à l’intérieur. Le rétro droit rend doucement l’âme… Mais tout va, on avance ! Départ pour une nouvelle semaine, à Sarajevo.

En route!

Aller plus loin

Sur Rue89 Strasbourg : les carnets du Bulli Tour


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