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Kaysersguet : les associations maintiennent la pression

Cinq associations ont adressé au maire de Strasbourg le 20 janvier un recours gracieux contre le permis de démolir de certains éléments patrimoniaux du jardin du Kaysersguet, dont la fameuse serre du 18ème siècle. Même si le maire Roland Ries leur a répondu dans un délai express, leur donnant satisfaction sur de nombreux points, les associations restent vigilantes et le font savoir.

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Les représentants des 5 associations à la conférence de presse du 20 février 2014 (Photo EJ)


En organisant un point presse jeudi 20 février à 11h à l’Escale, dans le quartier de la Robertsau à Strasbourg, le collectif d’associations ne dupe personne : il s’agit de profiter de la période électorale pour mieux acter les engagements des uns et faire pression sur les autres.

« Ce qui touche à la présence européenne est sacré »

Pour Olivier Ohresser, président des Amis du vieux Strasbourg, c’est clair, malgré les nombreux signalements, la Ville n’a pas respecté ses engagements de protection du patrimoine du Kaysersguet. Et tout en diplomatie, tout en faisant mine de les écarter, il donne les raisons de ce fiasco :

« A Strasbourg, tout ce qui touche à la présence européenne est un sujet sacré, oser en parler, même à travers la problématique du patrimoine, est tabou. Enfin, on a bien compris que la période électorale était sensible, et que le lieu d’Europe était une promesse. »

Et de rajouter :

« Il faut que l’on retourne tous, mais vraiment tous à l’école, car nous ne comprenons plus le français, « permis de démolir », ne veut pas dire « démolir »… »

Il s’agissait également pour les associations, de rappeler qu’elles avaient bien signalé aux services de la Ville les éléments à protéger et ce, dès le début des travaux :

Extraits du courrier du 18 juin 2013 des Amis du Vieux Strasbourg

La réponse express du maire de Strasbourg 

Face au danger de destruction définitive, les 5 associations ont envoyé un recours gracieux le 20 janvier :

Le recours gracieux a été envoyé le 20 janvier 2014

Le maire de Strasbourg a répondu le 27 janvier (un record ?) en actant plusieurs points :

Mais chat échaudé craint l’eau froide. Non seulement les associations jugeront sur pièce, mais elles posent d’ores et déjà leurs conditions pour la deuxième phase, et Jacques Gratecos, président de l’Adir (association pour la défense des intérêts de la Robertsau) de rappeler :

« La Ville doit présenter un plan et un timing précis pour 2014. Il a été question d’installer dans la phase 2 des pavillons. Qu’en sera-t-il ?  Nous souhaitons que soit restauré la structure métallique, la faisanderie, la maisonnette, la glacière. Il nous faut des garanties précises. »

Passé près d’un « pas vu, pas pris »

Pour les associations présentes, défendre le patrimoine est une cause importante et la collectivité doit s’y impliquer plus fortement :

« On a eu l’impression que l’on est passé très près d’un « pas vu, pas pris ». Certes, on peut croire qu’il y a des sujets plus importants, mais défendre le patrimoine est essentiel. Car quand c’est détruit, c’est définitivement détruit, et c’est avant qu’il faut se poser les bonnes questions, pas après. C’est notre rôle de le rappeler. »

La Ville a en tout cas pris la mesure de sa gaffe et des dégâts collatéraux potentiels en cette période électorale. Pour preuve, l’organisation de la conférence de presse sur le pouce de l’adjointe au maire Nawel Rafik le 22 janvier (présentation de la directrice), la réponse rapide aux associations et l’organisation jeudi 27 janvier à 13h30 d’une visite de fin de chantier du Lieu d’Europe, histoire de reprendre la main.

Les cinq associations qui ont déposé le recours

Encore quelques coups de peinture… (Photo EJ / Rue89 Strasbourg)

#Kaysersguet

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