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Discrètement, le Kalt installe une scène électro berlinoise à Strasbourg

Le Kalt a ouvert ses portes en avril dans le quartier de la Plaine des Bouchers à Strasbourg. Si quelques affiches le signalent en ville, l’ouverture du club a été plutôt discrète. Pourtant les habitués des cercles de la musique électro investissent le lieu chaque week-end et apprécient son ambiance et sa programmation, qui leur rappellent les obscurs clubs berlinois.

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Samedi 16 juin, près d’un millier de personnes se sont pressées au Bike Park de Strasbourg tandis que beaucoup d’autres sont restées derrière les grilles. La soirée était organisée par Arkatek, un sound system de la région avec une programmation aux accents tribe, techno et acide, la preuve qu’il existe un public électro dans la région. Certains l’ont bien compris et cherchent à créer le lieu qui accueillera les amateurs de techno de Strasbourg et de sa région.

Le club Krimmeri Alternative, plus connu sous le diminutif Kalt, a ouvert le 20 avril dans la Plaine des Bouchers, en toute discrétion. Une poignée d’affiches plutôt sobres ont été collées dans quelques rues de Strasbourg, même pas de flyers.

« Je suis allé à Berlin en 15 mn de vélo »

Pourtant, dès les premières soirées organisées au Kalt, le public a répondu présent et l’endroit est plutôt bien noté par les premiers utilisateurs sur Facebook :

« Avant hier, Strasbourg est devenue européenne, Merci ! » ; « Underground, comme un vent de souffre dans une plaine bien calme. » ; « C’est la 5ème fois que je vais à Berlin, mais cette année je n’ai eu besoin que de 15 min de vélo pour arriver à destination ! Bravo c’est propre à tous les niveaux ! » ; « Bon je sais pas par où commencer, j’ai encore du mal à me remettre de mes émotions de cette soirée d’ouverture… Çà faisait trop longtemps que j’attendais un club comme celui-ci à Strasbourg : un club industriel, agréable, où l’on peut fêter plus simplement, et avec une programmation électronique recherchée. » ;  » Voilà un endroit qui va devenir un QG pour un grand nombre de passionnés d’électro. Moi la première. Bravo, vous avez réussi à offrir à Strasbourg ce qui lui manquait cruellement. »

Logo du Kalt. (Capture d’écran de la page Facebook du Kalt)

Le club n’est ouvert qu’un soir par week-end (vendredi ou samedi) et plusieurs co-gérants se sont associés pour diriger l’établissement : Jean Clauss, Simon Fath, Étienne Kalebdjian, et Pacôme Orzi. Trois fondateurs sont des anciens du Collectif Ephémère, dont les soirées avaient leur petite réputation à Strasbourg. Quant au dernier, il est DJ et fondateur du collectif d’artistes Manufaktur.

Des influences berlinoises

Le bâtiment situé rue Lafayette en pleine zone industrielle est vaste. Il s’agit de l’ancienne usine de pâtes alimentaires Bec d’Or fondée par Gaspa SA vers 1950 et fermée à la fin de l’année 2002. Le matériel et les machines ont été déplacées, les pièces vidées et depuis, presque rien n’a été ajouté. La salle principale se compose d’un espace DJ et d’un grand bar en béton. Malgré un espace très vaste, il fait chaud et l’énergie dépensée par les danseurs rend les murs rapidement humides.

L’architecture industrielle n’est pas sans rappeler les clubs berlinois qui se sont installés dans d’anciennes usines comme le Tresor ou le Berghain. La décoration y est toujours brute et minimaliste avec seulement quelques spots de lumières pour que le bâtiment désaffecté conserve la même allure que dans sa vie passée.

Le club Tresor à Berlin. (Photo Flickr : cc Mitch Altman)

Le Kalt accueille une clientèle strasbourgeoise mais pas seulement. Certains fêtards traversent la frontière pour s’y rendre. Dans le fumoir étroit, adossés contre les hauts murs de béton, on entend les clubbers discuter dans une sorte de brouhaha linguistique avec beaucoup d’allemand. Alors que les Strasbourgeois ont bien souvent tendance à traverser le Rhin pour leurs achats ou y passer la soirée, il était plutôt rare de croiser des clubbers Allemands dans un établissement strasbourgeois.

À l’entrée, les clients doivent faire face à une fouille minutieuse. Sac, portefeuille, coque de téléphone, la moindre poche ou tirette est ouverte et inspectée méticuleusement. Il faut être prêt à dire adieu à certains objets interdits, comme un simple feutre fluorescent qui finira à la poubelle. Les objectifs des téléphones, sont eux recouvert à l’aide de petites gommettes : le Kalt interdit les photos au cours de la soirée. Un procédé assez habituel… à Berlin encore, où de nombreux clubs appliquent cette règle.

Une scène de référence dédiée aux arts visuels

La société exploitante du Kalt a été soutenu financièrement par le Feder (fonds européen de développement régional) en tant que tiers lieu culturel dans le cadre du développement des entreprises du secteur culturel. Le projet de l’établissement est de devenir une scène de référence dédiée aux arts visuels et aux musiques alternatives électroniques. Une ambition qui pourrait se concrétiser par une programmation pointue : plusieurs Dj’s internationaux se sont déjà déplacés pour mixer au Kalt, comme Peter Van Hoesen, un maître de la techno lente ou dite « ambiante. »

D’autres artistes parmi lesquels Nd_baumecker et Luigi di Venere ont délaissé le Panorama Bar ou encore l’About Blank de Berlin pour se produire dans ce tout nouveau club strasbourgeois. Quant à Claudio PRC qui est programmé le 13 juillet, il s’agit de son unique date en France depuis octobre.


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