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La justice autorise l’aménagement d’une vaste zone industrielle à Nambsheim

Le tribunal administratif de Strasbourg a rejeté le recours contre la création de la zone industrielle de Nambsheim mardi 11 mars. Elle pourrait servir au transit de déchets radioactifs vers un futur centre de recyclage de Fessenheim.

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La justice autorise l’aménagement d’une vaste zone industrielle à Nambsheim
Le site d’EcoRhena s’étendrait sur plus de 82 hectares.

82,4 hectares de zone industrielle au bord du Rhin, près des communes de Balgau, Nambsheim, Heiteren et Geiswasser dans le Haut-Rhin. Le syndicat mixte ouvert du port rhénan de Colmar Neuf-Brisach a nommé ce projet EcoRhena. Il est censé créer de nouveaux emplois après la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, au sud de l’Alsace. Toutes les entreprises qui doivent s’y installer ne sont pas encore connues. Mais l’une des sociétés majeures pourrait être le groupe allemand Liebherr. Il planifie la création d’une usine sur un site de 47 hectares pour fabriquer une partie de ses machines de terrassement.

Le tribunal juge l’étude d’impact suffisante

Dans le secteur, des habitants s’inquiètent de voir arriver des déchets radioactifs près de chez eux. EcoRhena se situe à quelques kilomètres du technocentre de Fessenheim, un projet mené par EDF pour recycler des éléments radioactifs issus de toute l’Europe. Ainsi, dans cette future zone industrielle, une grue pourrait permettre de transférer ces déchets des péniches vers des camions, afin de les acheminer ensuite vers le technocentre. « On ne sait pas du tout comment ces déchets seraient confinés et s’il pourrait il y avoir des fuites. Nous sommes très inquiets », regrette Régis Salomon, vice-président des Villageois réunis de Nambsheim et environs.

L’association avait déposé un recours contre l’autorisation des travaux d’aménagement d’EcoRhena. Mais le tribunal administratif de Strasbourg l’a rejeté. Dans un communiqué envoyé mardi 11 mars, l’étude d’impact est décrite comme « suffisante, notamment en ce qui concerne l’analyse des nuisances sonores, de l’évolution de la circulation routière, de la qualité de l’air et du traitement des eaux usées ».

Régis Salomon relève que l’étude ne comporte pas d’informations « sur la santé des riverains en lien avec la circulation des poids lourds et des voitures ». Sur ce point, le tribunal administratif fait la liste de plusieurs mesures d’atténuation prévues :

« La création d’une zone tampon végétalisée entre EcoRhena et les habitations, d’un plan de déplacement interentreprises, d’un réseau de transport en commun reliant Ensisheim, Colmar et Mulhouse à la zone EcoRhena, le développement de mobilités douces et la limitation de la circulation de poids lourds par le recours au transport par voie d’eau. »

Analyser les dossiers entreprise par entreprise

Le tribunal administratif rappelle que « si des entreprises souhaitant s’installer [à EcoRhena] étaient susceptibles d’exercer des activités relevant de la législation environnementale des ICPE (installations classées pour l’environnement), elles devraient ultérieurement solliciter une autorisation spécifique ». Ainsi, les magistrats ont jugé que « l’étude d’impact n’avait pas, à ce stade du projet, à analyser les effets des futures industries sur l’environnement ».

Les Villageois réunis de Nambsheim craignent que les dossiers individuels soient moins transparents, et leur contestation plus complexe. « On ne s’oppose pas à ces créations d’emplois et à ces projets sur le principe. Mais il nous faudra des garanties que le village est protégé. Pour l’instant, on ne les a pas. Ils viennent s’implanter juste à côté de chez nous, alors qu’avant nous avions des forêts et des champs », déplore Régis Salomon. L’association « se pose la question de faire appel » de la décision.


#environnement

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