Suite aux révélations de Rue89 Strasbourg et Médiapart portant sur des accusations de harcèlement et d’agressions sexuelles visant Julien Hohl, 36 ans, patron du label Deaf Rock Records à Strasbourg, le silence a d’abord été de mise. Rien sur la page Facebook du label, rien sur Twitter non plus. Jusqu’à mercredi après-midi, soit deux jours après notre enquête, avec la publication de ce post :
Pégase est en réalité une maison de disques, une société juridique ou SARL, officiellement lancée en 2019 par Julien Hohl. Cette « maison des labels« , comprend donc Deaf Rock Records, un label de rock, Iconic, un label de rap, et Avril un label de pop et d’électro. Sur le site de Pégase, et sur le site societe.com on peut voir que Julien Hohl en est le directeur et « le principal directeur artistique ». La « Maison des labels » se targue par ailleurs de représenter « plus de 30 artistes aux univers variés ». D’après ce post, on peut donc comprendre que Julien Hohl ne sera plus directeur de Pégase.
« De la poudre aux yeux »
Réactions des internautes après le post : « c’est de la poudre aux yeux », dénonce dans un tweet Élodie Mathieu, une ancienne stagiaire et bénévole de Deaf Rock. Même réponse d’internautes sur la page Facebook du label.
Cela ne signifie rien. Ce n’est que de la poudre aux yeux. Julien est actionnaire majoritaire et propriétaire de cette société. Il quitte ses fonctions de patron mais il en sera encore à la tête…
— Élodie Mathieu (@Elodie1Mathieu) December 16, 2020
Trois actionnaires de Constellation, dont Julien Hohl et Lisa Annicchiarico
En réalité, la SARL Pégase est détenue par une holding (une autre société qui détient les parts et qui en contrôle l’activité), appelée Constellation.
Au sein de Constellation, trois actionnaires se répartissent les parts : Lisa Annicchiarico (associée de Julien Hohl depuis le début) avec 34%, Julien Hohl qui détient 33%, et un troisième associé qui tient à conserver son anonymat et qui cherche à revendre ses parts (33% également). Informé du mouvement #MusicToo dès cet été, et de l’enquête que nous menions sur Julien Hohl, il explique : « Je ne peux pas cautionner ces actes, je souhaite que cette histoire cesse et s’arrête », confie encore cet associé.
Julien Hohl n’est donc pas majoritaire mais d’après plusieurs sources interrogées au cours de notre enquête avec Mediapart, Lisa Annicchiarico a toujours défendu et soutenu Julien Hohl. Contactée sur les agissements du patron du label, elle avait d’ailleurs refusé de répondre à nos questions. Si le troisième associé quitte la holding, il ne restera donc que ce duo d’amis proches.
Pour un ancien associé, si Julien Hohl « ne revend pas ses parts dans la holding Constellation, c’est lui qui reste décideur du fonctionnement de la structure, c’est certain. Il nommera quelqu’un qui a son soutien pour diriger Pégase, et c’est bon. »
À nouveau contacté, Julien Hohl n’a toujours pas souhaité répondre à nos questions.
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