La maire (EELV) de Strasbourg, Jeanne Barseghian, a indiqué mardi 17 août que la Ville de Strasbourg était prête à accueillir des réfugiés en provenance d’Afghanistan. Suite à la conquête du pays par les Talibans, un conglomérat de tribus afghanes très conservatrices et axées sur une vision rigoriste de l’islam, des milliers d’Afghanes et d’Aghans craignent pour leur vie. Une situation qui fait craindre au président de la République, Emmanuel Macron, « des flux migratoires importants » lors d’une allocution télévisée lundi soir.
Jeanne Barseghian a répondu dans un tweet au chef de l’État que Strasbourg « avait les moyens d’accueillir dignement » les réfugiés afghans.
Problème : l’hébergement d’urgence est une compétence de l’État. Le volontarisme de la municipalité va donc devoir vite se heurter à la disponibilité et aux moyens engagés par la préfecture du Bas-Rhin. Jeanne Barseghian l’a d’ailleurs reconnu sur France Bleu Alsace :
« Quand on voit cette détresse humaine, on ne doit pas hésiter et on ne doit pas avoir des préoccupations comme celles exprimées par le Président de la République autour des flux migratoires et du tri à effectuer entre les personnes. Je sais pouvoir compter sur les services de la Ville de Strasbourg qui sont en lien étroit avec les services de la préfecture et les associations de terrain. »
Plusieurs centaines de personnes dans la rue chaque nuit
Sauf que les services de la Ville et de la préfecture sont déjà « mobilisés » pour l’hébergement d’urgence, c’est à dire la gestion d’une pénurie permanente de places d’accueil pour les Français sans domicile et les demandeurs d’asile, que leurs dossiers soient en cours d’instruction ou non. L’estimation du nombre de personnes à la rue est délicate mais Valérie Suzan, présidente de Strasbourg Action Solidarité, témoigne :
« Mardi soir, nous avons servi 230 repas à la gare et lors de notre maraude, nous avons servi 70 repas. On a dû arrêter la distribution auprès des campements avant la fin de notre tournée, faute de nourriture disponible. Donc, accueillir les futurs réfugiés afghans, c’est très bien mais il faudrait fournir des conditions de vie décentes aux centaines de sans-abris qui se trouvent déjà à Strasbourg. »
Le programme de la liste « Strasbourg écologiste et citoyenne » promettait 500 places d’hébergement supplémentaires. En novembre 2020, la Ville a créé une première tranche d’une centaine de places, une deuxième tranche de 100 places a été votée en février et l’Eurométropole a voté en juin la création d’une troisième tranche.
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