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Désormais au Fossé, Jazzdor prêt à réchauffer Strasbourg et l’atmosphère

Le festival Jazzdor débute vendredi, avec une trentaine de dates, sur une douzaine de lieux dont un nouveau quartier général : le Fossé des XIII à Strasbourg. Après trente ans passés à mettre en avant le jazz qui ose, innove et progresse, Philippe Ochem envisage enfin l’avenir avec sérénité.

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L’an dernier, le festival Jazzdor fêtait sa 30e année d’existence à Strasbourg. On avait quitté son directeur, Philippe Ochem, satisfait d’avoir porté le festival aussi loin et aussi longtemps, mais un brin inquiet quant à l’avenir de sa structure, dans l’environnement bousculé de la grande région, des financements culturels en baisse, etc.

Mais finalement, la labellisation en 2014 de Jazzdor comme « scène de musiques actuelles » (Smac) a porté ses fruits : les financements de l’association ont été consolidés et augmentés pour la plupart, comme le détaille Philippe Ochem :

« Avec 30 000€, le Département continue de nous soutenir. La participation de l’État a été multipliée par cinq, la Ville de Strasbourg a augmenté de 25 000€ la sienne pour s’établir à 220 000€, et on boucle une convention avec la Région Grand Est pour un montant qui passe de 40 à 75 000€ par an jusqu’en 2020. C’est la première fois qu’on peut envisager l’avenir, tracer une route, sans craindre de tout arrêter du jour au lendemain à cause d’un partenaire qui ferait défaut. »

Hamid Drake et la batteuse strasbourgeoise Yuko Oshima, au programme du festival Jazzdor 2016 (Photo Sébastien Bozon / Jazzdor)

Une saison au Fossé des XIII

Si Philippe Ochem dort mieux, il reste néanmoins fidèle aux principes qui ont fait la solidité de Jazzdor : des concerts rares, précieux, aventureux, toujours exigeants. Le festival du 4 au 18 novembre ne change pas d’envergure : une trentaine de dates dans une douzaine de lieux, principalement à Strasbourg. La saison 2016-2017 garde aussi le même périmètre avec une douzaine de dates sur l’année mais, nouveauté, elle se déroulera au Fossé des XIII, rue Finkmatt.

Philippe Ochem explique les raisons de cette migration de Pôle Sud vers le centre socio-culturel :

« Pôle Sud étant désormais labellisé Centre de développement chorégraphique, il était normal que leur programmation se recentre progressivement sur la danse. De notre côté, nous étions toujours à la recherche d’un lieu central pour nos rendez-vous réguliers. L’an dernier, un concert au Fossé des XIII s’est particulièrement bien passé, nous nous sommes rendus compte que cette salle a un format idéal pour le jazz, 200 places avec un bar, une terrasse… On peut y construire une ambiance club. Donc on a établi un partenariat avec le Fossé pour investir ce lieu, on espère ainsi ancrer le jazz en centre-ville pendant plusieurs années. »

La Ville et la Région Grand Est ont financé un équipement spécial de sonorisation et d’éclairage pour ces rendez-vous (24 000€). La saison Jazzdor débute en janvier avec le nouveau trio de Roberto Negro et il faut d’ores et déjà noter la venue de Louis Sclavis, avec Vincent Courtois et Dominique Pifarély en avril.

Créations et pointures au festival

Débutant vendredi 4 novembre avec le quartet de Gonzalo Rubalcaba, le festival Jazzdor pourrait se synthétiser dans la journée du samedi 5 novembre comme l’explique Philippe Ochem :

« J’aime bien cette journée parce qu’elle résume ce qu’on essaie de faire à Jazzdor, des concerts accessibles, avec des artistes rares en France et à découvrir et des pointures. Ainsi le concert de Noël Akchoté et Mary Halvorson à la médiathèque Malraux à 15h est gratuit, et ce sera une première. Puis à 17h, nous serons dans l’univers du jazz new-yorkais avec Ingrid Laubrock Anti-House au CEAAC. Et on termine avec un duo exceptionnel, Joshua Redman et Brad Mehldau à la Cité de la Musique et de la danse… Voilà, tout Jazzdor en une journée. »

Le festival accueillera cette année 12 créations et premières, dont un duo mardi 8 novembre qui promet d’être mythique entre la batteuse strasbourgeoise Yuko Oshima et Hamid Drake, l’une de ses sources d’inspiration. Il y aura aussi « qÖÖlp », une formation fondée par Vincent et Théo Ceccaldi, grands habitués de Jazzdor dimanche 6 novembre et que l’association a aidé à porter sur les fonds baptismaux.

Interception de Dave Douglas

Jazzdor est aussi très heureux d’avoir intercepté sur la route d’une autre tournée le trompettiste Dave Douglas, pour un concert exceptionnel le samedi 12 novembre. Autre rendez-vous à noter, la résidence pendant 4 jours au Musée Würth de Journal Intime, un trio trompette, trombone, sax-basse que Jazzdor suit et soutien depuis 5 ans. Dimanche 13 novembre, ce sera le rendu de cette création autour de standards, en lien avec une exposition dans le musée d’Erstein.

Kit de survie en zone sensible, un sextet tribal (doc remis / Jazzdor)

À noter également, Kit de survie en zone sensible, avec Serge Teyssot Gay, l’ancien guitariste de Noir Désir. Cette aventure tribale coproduite avec le TNS sera visible deux fois, gratuitement, mardi 15 et mercredi 16 au TNS. Toujours le 15, il y aura le disque d’Ozma, groupe d’origine strasbourgeoise, qui sera présenté au Fossé des XIII. Le groupe évolue aujourd’hui largement au delà de sa ville d’origine.

Parmi les têtes d’affiche, notons également le passage d’Anouar Brahem le 13 novembre à Offenbourg et le concert de clôture vendredi 18 novembre avec le trio de Geri Allen, David Murray et de Terri Lyne Carrington.


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