28 artistes originaires d’Europe, des États-Unis et d’Afrique du Sud (Dookoom), un solide et talentueux plateau alsacien et six salles pour permettre au festival Ind’hip’hop de vivre et s’exprimer durant neuf jours, essentiellement à Strasbourg mais aussi à Mulhouse pour une soirée (le 2 avril avec The Four Owls notamment). Rue89 Strasbourg vous propose sa sélection, sachant que le programme complet et l’agenda des concerts sont bien plus exhaustifs.
La légende américaine : The Pharcyde le 6 avril
C’est l’une des références emblématiques du rap West Coast alternatif de la toute fin des années 80 et surtout des années 90. Formé à Los Angeles, emmené par Imani, Bootie Brown, Slimkid3 et Fatlip, The Pharcyde marque durablement l’histoire du hip hop alternatif avec son premier album Bizarre Ride II the Pharcyde (1992), produit par J Swift, et dont le single Passin’ Me By devient un hit incontournable avec ses samples de Quincy Jones, Weather Report et Jimi Hendrix Experience.
Mais l’un des autres tours de force de The Pharcyde, c’est cet autre hit, Drop, extrait du deuxième album Labcabincalifornia (1995), et dont le clip réalisé par Spike Jonze (qui réussit la prouesse de synchroniser la bande son avec une vidéo montée à l’envers) est un modèle du genre passé à la postérité :
The Pharcyde sera sur la scène de l’espace Django Reinhardt le 6 avril pour l’une de ses quatre dates françaises.
Les inédits en France : Dirty Dike et Four Owls
Dirty Dike (le 29 mars au Molodoï) est l’un des MC’s les plus illustres d’outre-Manche. Son nom de scène parle pour lui et ses productions vont dans le même sens : affreuses, sales et bien méchantes. Bref, c’est certainement l’anglais le plus crade du moment, chantre du quinzième degré, véritable showman et malheureusement porté sur le gaspillage alimentaire :
Le même soir, le 29 mars, le Molodoï accueillera aussi le duo américain de Minneapolis Kill the Vultures (Crescent Moon et Anatomy) uniquement programmé sur cinq dates dans l’Hexagone.
Les quatre Londoniens de The Four Owls, quant à eux, ne mettront les pieds en France que pour la soirée délocalisée d’Ind’hip’hop à Mulhouse, le 2 avril au Noumatrouff. Ce supergroupe de 4 MC’s aux masques de hiboux – Fliptrix, Verb T, Leaf Dog et BVA – propose des beats typiques du New York des années 90, avec des influences émanant de RZA ou DJ Premier par exemple.
Les autres pointures du rap américain : Asher Roth et Pseudo Slang
Asher Roth, 31 ans, a commencé sa carrière de manière remarquée et remarquable, entrant immédiatement dans la cour des grands il y a dix ans avec un premier album au nom de baptême prémonitoire : Believe the Hype. Son premier single I Love College fait le buzz sur internet et restera à jamais lié à son auteur, étudiant au moment de sa sortie.
Asher Roth a notamment travaillé avec Pharrell Williams, The Roots ou encore Chris Brown. Il vient de publier un EP avec Nottz (avec qui il sera sur la scène du Molodoï le 3 avril), beatmaker et rappeur américain de renom qui a produit pour Kanye West, Snoop Dog, Busta Rhymes et J Dilla.
Le tandem Pseudo Slang (MC Sick et DJ Form), originaire de Chicago, enflammera quant à lui le Fat Black Pussycat le 5 avril avec ses beats parfaits.
Un rap français métissé et varié : Fixpen Sill et Demi Portion
Les deux compères de Fixpen Sill seront à l’affiche de la soirée d’ouverture du Molodoï le 29 mars. Un flow raffiné, une rime acerbe, des métaphores cinglantes, des instrus percutantes et denses et surtout une plume bien aiguisée. C’était la formule gagnante d’un premier EP publié en 2011 (Le Sens de la Formule) et on retrouve ces ingrédients sur le tout nouvel album des Nantais, Edelweiss :
Plateau entièrement francophone le 31 mars, toujours au Molodoï, avec notamment Demi Portion en tête d’affiche. Demi Portion, c’est ce Sétois qui n’a pas sa langue dans sa poche, ex membre des Demi Portions et du crew Les Grandes Gueules, auteur d’un premier album solo (Dragon Rash) en 2015, très bien accueilli par la critique. Son rap politique et engagé, porté par son flow à l’accent sudiste, l’avait aussi amené à collaborer avec Oxmo Puccino ou Disiz.
Une affiche régionale solide et bien relevée
Le rap made in Alsace n’est pas en reste à l’occasion de cette 5è édition du festival Ind’hip’hop. À commencer, le 31 mars au Molodoï, par le Strasbourgeois Kadaz, l’aiguiseur de tympans de La Mixture et du collectif Sans Pitié.
Le lendemain, 1er avril au Shadok, place au collectif strasbourgeois Freez (Eli Finberg, Arthur Vonfelt, Octave Moritz), orfèvre d’un hip hop groovy teinté de jazz et de funk.
Les autres régionaux de l’étape de ce millésime 2016 d’Ind’hip’hop s’appellent D-Bangerz, Artcore State of Mind et Goomar & Saligo (le 2 avril au Noumatrouff de Mulhouse) ainsi qu’Alameda Slim, programmé avec l’Américain Token en date isolée le mardi 12 avril au Fat Black Pussycat.
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