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Deux syndicats étudiants se mobilisent contre une hausse de 3,5% des loyers du Crous

Gelés pendant cinq ans, les loyers des résidences universitaires vont être augmentés de 3,5 % dans toute la France. Les syndicats étudiants CSTE et Union étudiante demandent l’abandon du projet.

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La résidence Crous Paul Appel

Contre la précarité étudiante, les syndicats Communauté Solidaire des Terres de l’Est et l’Union étudiante de Strasbourg appellent à une mobilisation « dont les modalités restent à définir » mercredi 13 mars. C’est à cette date que le conseil d’administration du Crous de Strasbourg se réunit pour voter une hausse de ses loyers.

De 2 à 6 euros en plus par mois

L’augmentation a été annoncée le 28 février par Bénédicte Durand, nommée 13 jours plus tôt à la tête du Centre national des œuvres universitaires et scolaires (Cnous). Dans un entretien accordé au Parisien, l’ex-rectrice de l’enseignement supérieur en Île-de-France et conseillère d’Élisabeth Borne à Matignon, détaille :

« Il s’agit d’une hausse générale de 3,5% des loyers après cinq ans de gel. Un coût très modéré, entre 2 et 6 euros par mois par étudiant, une fois les aides personnalisées (APL) prises en compte. Les politiques sociales de ces dernières années, comme les repas à 1 euro, ont mis sous tension notre modèle économique ».

Une modification destinée à « accélérer les réhabilitations » qui pourraient concerner 12 000 logements d’ici 2027, avec un pourcentage de logements insalubres estimé à 5% en métropole. L’enveloppe globale de ces rénovations s’élève à 115 millions d’euros avec une participation de 25 millions d’euros de l’État.

Des annonces qui ont fait bondir certains syndicats étudiants dont la Communauté Solidaire des Terres de l’Est, dans le Haut-Rhin. Dans un communiqué publié mercredi 6 mars, le syndicat dénonce une « hausse qui fait peser le poids du sous-financement du Crous sur les étudiants les plus précaires ». Une pétition, lancée par un autre syndicat, l’Union étudiante, appelle à l’annulation du projet.

« Communication trompeuse »

Plus encore, les syndicats déplorent une « communication trompeuse du gouvernement et du Cnous ». Selon eux, l’augmentation de loyer pour les étudiants ne sera pas « au maximum de 6 euros par mois » comme annoncé, mais de « 12 euros en moyenne dans le Haut-Rhin ». Cela se traduirait par une hausse de 142€ en moyenne par an sur le Haut-Rhin et de 100 à 250€ à Strasbourg selon un membre de l’Union étudiante, qui préfère rester anonyme :

« Le Cnous a annoncé une hausse du loyer mais ne dit pas qu’il y a aussi une montée des charges. Cela donne au total une fourchette de 15 à 20 euros par mois, sans les APL pour les locataires étudiants. »

Contacté, la communication du Crous de Strasbourg dément cette analyse et se retranche derrière une décision nationale : « Nous appliquons une politique nationale, comme tous les autres Crous. Par ailleurs, les augmentations seront bien limitées à 6€ par mois pour les étudiants, APL déduites, mais charges comprises. »

En janvier, la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) a rendu les conclusions alarmantes de son étude sur la précarité étudiante. En France, sur les 2,93 millions d’étudiants, 665 000 sont boursiers et un étudiant sur cinq ne mange pas à sa faim.


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