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Strasbourg 2014 : Grossmann et Schumann déboutés (et dégoûtés) feront appel

Robert Grossmann (UMP) et Anne Schumann (UDI) ont été débouté de leur action en justice contre Jean-Emmanuel Robert (UMP), tous membres du même groupe d’opposition au conseil municipal de Strasbourg. Dégoûtés, les deux premiers feront appel contre le challenger UMP.

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Le délibéré est tombé ce matin. Une demande avait été introduite il y a un mois auprès de la chambre civile du tribunal de grande instance de Strasbourg par Robert Grossmann et Anne Schumann, membres de l’un des groupes d’opposition au conseil municipal, pour faire annuler les assemblées générales de l’association Strasbourg 2014 et nommer un administrateur provisoire afin de vérifier les comptes de l’association. Elle a été rejetée ce mardi 28 mai.

L’ordonnance du tribunal

Ce que dénoncent Robert Grossmann et Anne Schumann, ce sont « la violation des statuts de l’association » présidée par leur collègue Jean-Emmanuel Robert, « l’opacité des comptes » et l’utilisation de la cagnotte héritée des élus de la mandature Keller de 2001 à 2008 à des fins électorales. Ces griefs n’ayant selon le tribunal aucun caractère d’urgence ou de mise en péril imminent de l’association, ils n’ont pas été retenus en référé. Les deux conseillers municipaux UMP et UDI sont par ailleurs condamnés à payer les frais de procédure de Jean-Emmanuel Robert, soit 500€.

Attaque sur le fond de l’affaire

Ce matin, Anne Schumann, qui roule pour François Loos (UDI) en vue des municipales à Strasbourg en 2014, était écœurée. Elle assure :

« Ce jugement est incompréhensible ! On n’en restera pas là ! Sans parler de malversations, il y a des irrégularités dans la gestion des comptes de cette association, sans même parler de sa création sur les ruines de l’Abek [ndlr, association Bourse Esplanade Krutenau], qu’on a appris qu’après… »

Son avocat maître Michel Reinhardt confirme : il fera appel de cette décision et lancera une procédure pour que l’affaire soit jugée sur le fond.

Jean-Emmanuel Robert campe sur ses positions

De son côté, Jean-Emmanuel Robert a réagi par un communiqué titré « Non à la judiciarisation de la campagne municipale ! » L’outsider de la droite à Strasbourg n’a pas manqué de rappeler son positionnement, notamment en faveur d’élections primaires à l’UMP :

« Cette campagne municipale doit à mon sens porter sur des questions de fond mais aussi sur la manière de faire de la politique. La question des investitures doit à mon sens être tranchée par nos militants et nos sympathisants et non lors d’un conciliabule de quelques grands élus et encore moins devant les tribunaux. »

Le conseiller municipal UMP poursuit en revenant sur son éviction du Club des démocrates pour le progrès, également lancé par Robert Grossmann et récemment réanimé :

« Je regrette que Robert Grossmann et Anne Schumann, si pointilleux sur les questions de forme et de droit, aient récemment pris le contrôle d’une association, le Club des Démocrates pour le Progrès, au sein de laquelle, avec d’autres, j’exerçais des responsabilités. Ils ont intégralement renouvelé le bureau – sans y avoir été régulièrement mandatés en ce sens -sans même procéder à la convocation de l’assemblée générale des membres de cette association dont je fais également partie, ni d’inviter les membres fondateurs, sans même convier la trésorière sortante, sans même avertir l’ancien président. (…) Mais je ne saisirai pas les tribunaux. »

Rappelons toutefois qu’il y a moins d’argent en jeu dans le Club des démocrates que dans Strasbourg 2014. Les couteaux ne sont pas près d’être rangés entre les tenants de la droite strasbourgeoise.

(Article mis à jour à 16h33 avec la réaction de Jean-Emmanuel Robert)


#Anne Schumann

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