Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Les ouvriers de Novares entrent en grève : « Carlos Tavares nous délocalise sans scrupule »

Les ouvriers de l’équipementier automobile Novares de Strasbourg entrent en grève illimitée pour faire pression sur leur direction et celle de Stellantis, afin d’obtenir de meilleures indemnités de départ.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89 Strasbourg, abonnez-vous.


La grève chez Dumarey vient à peine de prendre fin qu’à quelques kilomètres, un mouvement social commence chez un autre équipementier automobile. À l’appel de tous les syndicats de l’entreprise (FO, CGT et CFTC), les 122 salariés de l’usine Novares d’Ostwald ont cessé le travail ce mardi 20 novembre. En cause, selon le délégué syndical Force Ouvrière Bachir Himmi : « La direction a coupé court aux discussions en annulant la prochaine réunion de négociations après avoir reçu nos revendications. » Après avoir annoncé la fermeture de l’usine en septembre, les représentants syndicaux cherchent à obtenir les meilleures conditions de départ pour les ouvriers et ouvrières de Novares.

Le représentant syndical FO Bachir Himmi égrène les demandes faites auprès de la direction :

  • 3 000 euros d’indemnités supralégales par année d’ancienneté,
  • un minimum de 15 000 euros de prime pour les ouvriers avec moins de cinq ans d’ancienneté,
  • un maintien de 90% du salaire pendant 24 mois pour les ouvriers atteints de maladies professionnelles, surtout des troubles musculosquelettiques,
  • un congé de reclassement de 18 mois pour le reste des salariés,
  • un budget de formation de 7 000 euros par salarié qui adhère à la cellule de reclassement.

Selon le responsable syndical FO, l’usine Novares ne devrait pas fermer avant juin 2025. Mais c’est maintenant que se décident les conditions de départ des ouvriers et ouvrières : « La date limite pour trouver un accord avec la direction, c’est le 8 janvier », précise Bachir Himmi.

« Stellantis doit s’asseoir à la table des négociations »

L’arrêt de la production vise aussi à interpeller les dirigeants de Stellantis, la firme à la tête de Peugeot et Citroën. Comme l’explique le délégué syndical, le groupe automobile international était destinataire de 90% des commandes de Novares. Pour Bachir Himmi, c’est suite à des décisions stratégiques de l’entreprise que les 122 ouvriers et ouvrières alsaciennes vont perdre leur emploi :

« Carlos Tavares nous délocalise sans scrupule. Le P-DG de Stellantis a annoncé qu’il allait recourir à des sous-traitants installés dans des pays à bas coût, en Europe de l’Est ou dans les pays du Maghreb. Si Carlos Tavares a décidé de ne plus nous donner de travail, alors Stellantis doit s’asseoir à la table des négociations pour indemniser nos salariés. C’est pareil chez Dumarey, qui a obtenu que son client principal ZF paye aussi une partie des indemnités de départ. »

Contacté, le directeur de l’usine Novares Arnault Touchet n’a pas donné suite à nos appels avant la publication de cet article.


#grève

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles

Autres mots-clés :

Partager
Plus d'options
Quitter la version mobile