Une intersyndicale CGT et SUD des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) appelait à la grève mardi 7 juin, dans le cadre d’une mobilisation nationale, estimant que les revendications des soignants n’ont pas été prises en compte par le gouvernement.
Sébastien Harscoat, médecin urgentiste et membre du collectif qui a initié les minutes de silence « pour la mort annoncée de l’hôpital public », considère qu’il ne s’agit « plus d’une annonce mais d’un fait réel ». Selon le décompte de l’ARS, 10% du personnel a pris part à la grève. 600 soignants se sont aussi assignés solidaires d’après les syndicats.
200 lits fermés tous les jours par manque d’effectif
D’après les syndicats, ces derniers mois, tous les jours, 200 lits qui devraient être fonctionnels sont fermés à cause du manque d’effectif. Ils comptent 130 postes vacants sur les HUS : « Les conditions de travail aux HUS ne permettent pas l’attractivité nécessaire à l’embauche », écrivaient-ils dans le communiqué d’appel à la grève.
« Cette grève aujourd’hui, comme au niveau national, n’est que l’acte 1. Derrière, il y aura forcément d’autres mobilisations, parce qu’on n’est pas assez entendus », indique Pierre Wach, secrétaire général de la CGT des HUS.
Les syndicats s’inquiètent pour l’avenir, et notamment l’été, avec de potentielles fortes chaleurs, qui risque d’être encore plus difficiles vu les postes vacants et les restrictions budgétaires. Ces dernières risquent de perdurer jusqu’en 2026 vu le contrat d’avenir des HUS. « S’il y a une nouvelle vague de Covid, espérons que non, comment on fera ? », se demande Pierre Wach. « Un hôpital sans soignants ce n’est plus un hôpital », ajoute-t-il. La CGT et SUD dénoncent également le refus de plusieurs congés annuels de certains membres du personnel soignant qui avaient déjà fait leurs demandes.
« On nous demande parfois des choses au delà de nos compétences »
Certains professionnels de santé, notamment des infirmiers, témoignent faire des actes médicaux pour lesquels ils n’ont pas les compétences nécessaires à cause du manque d’effectif. Par exemple Carole Nominé, infirmière au service de néonatalogie en unité de soins intensifs, raconte s’être retrouvée en unité de réanimation en renfort, sans être formée pour. « On nous demande parfois des choses au delà de nos compétences. Si on ne les fait pas, on nous culpabilise », dénonce-t-elle.
De leur côté, les syndicats Force Ouvrière des HUS et du service d’incendie et de secours du Bas-Rhin (FO SDIS 67) ont rencontré ce mardi le directeur du centre hospitalier universitaire (CHU) Michael Galy, et le président de la commission médicale d’établissement (CME) Emmanuel Andrès, pour faire un bilan des trois mois passés depuis la dernière grève organisée à l’initiative de Force Ouvrière.
D’après Christian Prud’homme, secrétaire général FO-HUS, qui a participé à la réunion, la situation ne s’améliore pas. « Le mois de mars a été très compliqué, avec un décès (par défaut de prise en charge, NDLR) le 17 mars et des temps d’attente interminables. Il n’y a pas d’amélioration au niveau du nombre de passages quotidiens de patients aux urgences : on reçoit encore 250 patients par jour dans l’ensemble du CHU, avec une demande de 70 à 100 hospitalisations », déclare Christian Prud’homme.
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