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Au St-Ex et à la Laiterie : grande soirée schizo avec Quentin Dupieux et Mr Oizo

Il se fait plutôt rare dans la lumière même s’il rechigne à porter un casque intégral pour rester discret. Quentin Dupieux le cinéaste préfère laisser s’exprimer Mr Oizo le DJ – et inversement – pour mieux brouiller les pistes de leur œuvre transversale commune. Vendredi soir à Strasbourg, Dupieux viendra présenter son nouveau film avant un DJ set de son double Oizo.

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Quentin Dupieux alias Mr Oizo, vendredi à Strasbourg (photo DR)

Bienvenue sur les sentiers sinueux d’une schizophrénie tranquille et jouissive. Au crépuscule des années 90, Quentin Dupieux propulse sur le devant de la scène Flat Eric qui devient quasi-instantanément l’une des icônes les plus en vues d’une French Touch acclamée partout. Et s’il côtoie alors dans les charts des poids lourds comme Laurent Garnier, Air et Daft Punk, c’est grâce à ce petit bonhomme jaune sous acide en train de fumer un Knacki, confortablement calé dans son fauteuil de patron :

Un nouvel univers mondial se matérialise alors pour Dupieux, lui qui ne vient toutefois pas de nulle part puisqu’il gravitait déjà comme réalisateur de clip dans des sphères proches de Michel Gondry et Laurent Garnier. Flat Eric devient pour un temps la mascotte des jean’s Levi’s en quête d’image branchée pour mieux coller à l’air du temps.

Kavinsky et Tellier dans un film en 2001

Pour autant, Dupieux le réalisateur déjanté ne se repose pas sur les lauriers du succès de Mr Oizo. Son premier long-métrage, Nonfilm, sorti en 2001, complète idéalement la philosophie créatrice de son alter ego qui assume, à l’époque, de composer des morceaux sur la base de l’inécoutable et articuler ses créations autour d’un grand n’importe quoi. Programme ambitieux mis au jour dans cette mise en abyme du tournage avec deux des grands potes de Dupieux dans les rôles principaux, Vincent Belorgey (alias Kavinsky) et Sébastien Tellier.

Quentin Dupieux circule alors entre grand écran et platines, alternant EP (Nazis, Transsexual, Pourriture, Rubber), albums (Moustache, Lambs Anger, Stade 2) et surtout films au succès certes confidentiel mais toujours bien solide : Steak (en 2007) avec Eric et Ramzy, Jonathan Lambert ainsi que ses fidèles comparses Kavinsky, SebastiAn et Sébastien Tellier, Rubber (en 2010) avec un petit rôle pour Gaspard Augé du groupe Justice et Pedro Winter alias Busy P, patron du label Ed Banger Records, et Wrong (en 2012), à nouveau avec Eric Judor.

A l’affiche de Wrong Cops, Eric Judor n’est plus le jardinier incompétent de Wrong, mais un flic d’une brigade californienne foutraque et malsaine :

Présenter un film de Quentin Dupieux reste chose difficile. Voici comment L’Étrange Festival – où Wrong Cops a été projeté – déclinait l’exercice : « Los Angeles 2014. Duke, un flic pourri et mélomane, deale de l’herbe et terrorise les passants. Autour de lui, un chercheur de trésors ; un obsédé sexuel ; une femme flic maître chanteur ; un borgne difforme se rêvant star ». Avec, en guest star, Marilyn Manson au casting.

Bref, ce Wrong Cops constitue un florilège de tout l’univers cinématographique de Dupieux et musical de Mr Oizo qui se charge de l’intégralité de la bande-son.

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