« Le virus ne prend pas de vacances », avertit Marie-Ange Desailly-Chanson, la directrice de l’Agence régionale de santé (ARS) du Grand Est, lors d’une conférence de presse ce lundi. Du 12 au 19 juillet, 298 nouveaux cas ont été recensés dans la grande région, contre 156 la semaine précédente.
Le taux de positivité, correspondant à la part de tests positifs obtenus sur le nombre total de tests réalisés, est de 1,1% pour le Grand Est, 0,2% pour le Bas-Rhin et 1,8% pour le Haut-Rhin au 17 juillet. À titre de comparaison, il s’élevait à 12,0% au 19 mai pour le Haut-Rhin. Mais à l’époque, on comptait environ 420 tests pour 100 000 habitants dans le 68, contre 720 désormais.
31 clusters sous surveillance
Avec 846 patients hospitalisés dont 37 en réanimation au vendredi 17 juillet, le Grand Est est la région la plus touchée derrière l’Île-de-France (3 203 patients). L’Alsace compte pour la moitié des cas avec 427 hospitalisations, dont 15 en soins intensifs.
En mars, les foyers d’infection se trouvaient surtout dans les Ehpad et les établissements médico-sanitaires. Désormais, les entreprises, les événements comme des rassemblements ou des fêtes de famille ou encore les centres pour personnes handicapées figurent parmi les 31 foyers en cours d’investigation.
« Arrêtez de vous faire la bise ! »
Par rapport à la fin juin, les consultations pour « suspicion de Covid-19 » sont en augmentation chez les médecins libéraux et les associations comme Médecins sans frontières. « Malgré ces frémissements, la tendance générale reste stable », analyse Michel Vernay, responsable de Santé publique France dans le Grand Est. L’épidémiologiste constate cependant un relâchement dans le respect des règles de distanciation physique :
« Depuis trois semaines, le niveau de circulation du virus était historiquement bas. Mais on a atteint les limites de cette situation favorable. La lutte contre la Covid n’est pas un sprint, c’est un marathon. Il faut rester vigilant. Les mesures barrières sont notre seule prévention pour éviter une reprise épidémique. »
La directrice générale de l’ARS Grand Est déplore le retour des embrassades entre proches :
« Même si c’est l’été, arrêtez de vous faire la bise, c’est comme ça que le virus se transmet ! Les jeunes doivent être particulièrement sensibilisés car, même s’ils présentent peu ou pas de symptômes, ils participent de la contagiosité. »
La préfète du Grand Est, Josiane Chevalier, a rappelé que le non-respect du port du masque obligatoire dans les « lieux publics clos » entraîne une amende de 135 euros depuis ce lundi 20 juillet.
À Mulhouse, des bons de dépistage pour toute la population
D’ici la fin juillet, une expérimentation de dépistage massif sera menée l’agglomération mulhousienne. Une telle campagne a déjà été conduite en Île-de-France et Hauts-de-France, explique Maxime Rouchon, directeur des Caisses primaires d’assurance maladie du Grand Est :
« Pour casser les chaînes de transmission du virus, la priorité revient aux tests virologiques de type PCR, capables de détecter une infection. Par vagues, les Mulhousiens vont recevoir un courriel sur leur compte Ameli, sinon un courrier, qui les dispensera d’une ordonnance pour se faire dépister gratuitement. D’ici à la mi-août, les 120 000 habitants auront été pris en charge. »
Pour rappel, les tests sérologiques révèlent les anticorps générés suite à une infection. Mais la durée de cette immunité reste inconnue. Il serait donc possible de contracter à nouveau le coronavirus.
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