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GCO : la ZAD de Kolbsheim a été évacuée lundi matin

Plus de 500 gendarmes mobiles ont procédé à l’évacuation de la Zone à défendre (ZAD) du Moulin à Kolbsheim, au nord-ouest de Strasbourg ce lundi matin. Sur place, une centaine de militants refusent de laisser démarrer les travaux pour le Grand contournement ouest, une autoroute dont ils contestent la pertinence et l’utilité. Suivez notre compte-rendu en direct.

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C’est la fin de notre compte-rendu en direct de l’évacuation de la ZAD. Rendez-vous sur Rue89 Strasbourg dans l’après-midi pour un article reprenant l’ensemble de cette matinée et les derniers éléments. Merci de nous avoir suivis. Rue89 Strasbourg est un média local indépendant. Si vous appréciez notre travail, souscrivez à un abonnement de 5€ par mois. Merci !
Les cabanes placées dans les arbres en hauteur ont été vidées de leurs occupants, il n’y a plus aucun opposant au GCO sur le site de la ZAD.
Les baraquements éphémères n’ont pas encore été détruits. Des géomètres sont sur place pour procéder aux repérages pour le déboisement.
Les employés pour le déboisement commencent à arriver sur le site, protégés par les gendarmes mobiles.
Des pelleteuses sont présents sur le site, pour détruire les installations construites par les zadistes durant leur occupation du site du Moulin.
La ZAD a désormais été totalement évacuée. Les gendarmes mobiles ont bouclé l’ensemble du périmètre et verrouille les accès.
La nouvelle maire, écologiste de Schiltigheim, Danielle Dambach était présente ce matin face aux gendarmes. Elle a envoyé ce communiqué à la presse :
« 5000 personnes à Strasbourg contre le GCO samedi, des centaines de milliers de Français mobilisés ce week-end pour le climat. Pourtant ce lundi, c’est dans l’effroi de la violence institutionnelle que nous nous réveillons. Le gouvernement a décidé d’envoyer les forces de l’ordre évacuer le chantier du grand contournement ouest. Ce projet d’autoroute payant qui sacrifiera 450 ha, qui ne résoudra pas l’engorgement de Strasbourg. Malgré des avis en enquêtes publiques négatifs, des avis sévères du comité national de la protection de la nature, la mobilisation des citoyens, élu.es, associations directement concernées, l’Etat fait la sourde oreille. Pire, le gouvernement s’obstine alors même que des recours et des référés sont en cours pour mettre fin à ce projet. Alertés, nous étions ce matin sur site avec mes collègues, un réel dialogue avec l’Etat n’a pas été possible, c’est ainsi qu’élus et citoyens se sont fait charger et ont reçu des gaz lacrymogènes pour avoir voulu protéger l’environnement. Les bulldozers, la force, les tronçonneuses et le bitume, voici les composantes de la démocratie et de l’écologie pour le pouvoir en place. Pourtant nous ne lâcherons rien et appelons à la non violence, il n’est pas trop tard pour mettre fin à ce projet inutile. »
L’opération est terminée. Les manifestants commencent à se disperser.
La préfecture du Bas-Rhin a envoyé un communiqué aux médias :
« L’opération de gendarmerie intervient en exécution de la décision rendue par le tribunal administratif de Strasbourg le 20 juin 2018 ordonnant aux occupants sans autorisation de quitter immédiatement les lieux. Les occupants n’ayant pas exécuté d’eux-mêmes la décision rendue par la justice, le concours de la force publique a été rendu nécessaire. 515 gendarmes ont été mobilisés afin de s’assurer que le départ des occupants se déroule dans des conditions de sécurité optimales. Les opérations se déroulent sans incident à ce stade. Les occupants irréguliers ont été écartés ; les constructions illégales sont en cours de démolition. Cette opération intervient alors que Jean-Luc Marx, préfet de la région Grand Est et du Bas-Rhin, a signé le 30 août dernier les autorisations environnementales nécessaires à la réalisation de l’autoroute. Ces décisions sont le résultat d’une procédure d’instruction approfondie menée par les services de l’État, à l’issue de laquelle des mesures et des prescriptions environnementales particulièrement exigeantes ont été édictées pour réaliser ce projet d’aménagement indispensable au territoire. »
Les gendarmes procédent à l’évacuation méthodique des habitants de la ZAD (Photo Abdeslam Mirdass)
Les zadistes sont tenus à distance de la ZAD du Moulin (Photo GK)
Selon notre journaliste présent sur place, il n’y a pas de blessé sauf des chutes. Les militants restent calmes et évitent le contact avec les gendarmes mobiles.
Des zadistes sont en train de se faire repousser vers Kolbsheim par une trentaine de gendarmes mobiles.
Les élus écologistes sur place ont tenté de négocier, en vain, avec les gendarmes, en arguant des recours déposés (Photo GK)
Les militants sur place continuent d’essayer d’empêcher les travaux (Photo GK)
  Vidéo ZAD du Moulin
Les zadistes sont regroupés tandis que l’abattage des arbres commence (Photo GK)
Des bruits de tronçonneuses se font entendre. La ZAD est entourée d’une forêt qui doit être détruite pour faire passer le GCO.
Les frêles barricades de la ZAD sont démontées par les gendarmes.
La situation s’est calmée, il n’y a plus de grenades lacrymogènes.
Une trentaine de militants sont encerclés à l’intérieur de la ZAD par les gendarmes mobiles.
Certains zadistes devaient rejoindre des cabanes placées en hauteur dans les arbres, il n’est pas confirmé à ce stade qu’ils aient réussi à s’y installer.
Les gendarmes mobile sont à l’intérieur de la ZAD.
Les gendarmes sont arrivés par la route D93. (Photo GK)
Les gendarmes mobiles investissent la ZAD (Photo Guillaume Krempp)
Des grenades lacrymogènes ont été lancées, les Zadistes se sont couchés par terre et les gendarmes progressent. Des gens tombent par terre.
Les gendarmes ont donné leurs sommations et se lancent à l’assaut de la ZAD.
Les zadistes se sont barricadés, une pile de pneus a brièvement été enflammée puis éteinte. Une centaine de zadistes et militants sont sur place.
Dany Karcher, maire de Kolbsheim, tente de négocier avec Yves Séguy, secrétaire général de la préfecture du Bas-Rhin (Photo Eric Taryné / doc remis)
Il y a une centaine (au moins) de gendarmes mobiles se tiennent à une centaine de mètres de l’entrée de la ZAD, sur la route D93. Ils n’ont pas encore pénétré dans le périmètre de la ZAD.
Il y a un face à face entre le secrétaire général de la préfecture du Bas-Rhin et le maire de Kolbsheim, Dany Karcher, avec la maire de Schiltigheim, Danielle Dambach. Les élus expliquent que des recours devant le tribunal administratif sont déposés contre les travaux. Les forces de l’ordre se tiennent à distance.
Dans un communiqué, Europe Ecologie les Verts indique :
« La décision de faire les coupes s’est effectuée alors qu’il n’y a que des avis négatifs, en particulier de l’enquête publique. Deux référés au tribunal administratif contre le viaduc de Kolbsheim et un contre le dossier unique ont été déposés. Ces référés devraient être traités dans les 8 jours. On demande à ce qu’il n’y ait pas de coupes tant que les référés ne sont pas jugés.
Les élus locaux ont fait le déplacement (Danièle Dambach, Andrée Buschmann, Alain Jund, Marie-Dominique Dreyssé). »
Selon notre journaliste présent sur place, un escadron de gendarmes mobiles s’est positionné à proximité de la ZAD du Moulin vers 5h15.

Le GCO, un bref rappel historique

Les prémisses du Grand Contournement ouest (GCO) de Strasbourg remontent aux années 1970. Ce projet d’autoroute payante de 24 kilomètres a été déclaré d’utilité publique en janvier 2008 pour 10 ans. La rocade a pour but de faciliter le transport en camions du nord au sud de l’Europe, ce qui au passage permettrait de délester l’autoroute gratuite A35 qui coupe Strasbourg en deux.

Le projet avait été annulé par le gouvernement Ayrault-Hollande juste après sa prise de fonction en 2012, avant d’être relancé fin 2013, sous insistance des pouvoirs économiques locaux, de la droite locale et de l’alignement du maire de Strasbourg Roland Ries (PS), jusqu’ici opposé. Le contrat de concession de 54 ans signé début 2016 avec Arcos, filiale de Vinci, prévoit un allongement automatique de l’utilité publique du projet.

Dans la campagne alsacienne, une opposition continue se fait entendre par des marches, manifestations, construction de cabanes et festivals. Pour les opposants, le GCO ne règle pas les problèmes d’engorgement qui se manifestent en rejoignant Strasbourg le matin et pour en repartir le soir (150 000 véhicules / jour contre 165 000 sur la partie la plus chargée en 2016).

En juillet 2017, quelques occupants se sont installés dans la forêt de Kolbsheim, un point névralgique au milieu du tracé, entre deux villages et un château inscrit aux monuments historiques. Malgré des avis négatifs relatifs aux compensations environnementales d’instances étatiques (Conseil national de protection de la nature, agence de la biodiversité, autorité environnementale) et surtout des deux enquêtes publiques qui en résultent à l’été 2018, le préfet a validé le projet fin août, en signant les arrêtés autorisant les travaux.

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