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L’ébauche d’une gare ouverte « à 360 degrés » présentée au conseil municipal

Lors du conseil municipal de ce lundi 6 novembre, la municipalité présentera le nouveau visage qu’elle souhaite donner à la gare de Strasbourg. En exploitant davantage l’espace à l’arrière du bâtiment principal et en remodelant le trafic sur la place qui lui fait face, elle ambitionne d’améliorer l’accessibilité et le transit des passagers.

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« Une gare à 360 degrés à l’horizon 2027 ». Si elle n’est pas neuve, la formule fonctionne toujours aussi bien dans les esprits. Initialement, elle résume le vieux rêve d’une gare de Strasbourg s’ouvrant enfin vers son côté ouest. Aujourd’hui, la majorité écologiste la reprend pour résumer son opération de transformation urbaine, annoncée en mai et présentée au conseil municipal de ce lundi 6 novembre.

Le bâtiment principal, caché derrière son gros ballon de rugby en verre, ne sera pas directement concerné ; ce seront ses alentours qui feront l’objet d’un remodelage visant à améliorer l’accessibilité du lieu. Derrière les voies, un parking relié à l’autoroute M35 sortira de terre. Devant, la place de la Gare sera remodelée pour réduire drastiquement la présence des voitures au profit des cyclistes et des bus.

Débattue en début de séance, la délibération permettra à l’exécutif d’étayer davantage ses plans. Dans les rangs de l’opposition, on attend plus de précisions sur une délibération déjà perçue comme « décevante ».

Réorienter le trafic routier

L’objet de la délibération porte spécifiquement sur la transformation des parties à l’arrière de la gare, du côté de la rue des Remparts et sur le site de la « gare basse ». La visée des travaux est simple : faire passer le trafic routier de l’avant à l’arrière de la gare. Les voitures disparaîtront de la place de la Gare (en dehors d’une desserte riverains et commerces) et circuleront sur la rue des Remparts, reliée à la voie métropolitaine M35 (l’ancienne autoroute). Dans ce même espace, un parking en silo de 800 places sera construit sur huit niveaux avec des places vélos.

Au recul de la présence automobile s’ajoute la promesse d’un changement de la physionomie du quartier gare. Les cyclistes et les piétons reprendraient du terrain : les premiers disposeront d’un accès à un parking souterrain de 3 000 places. Les piétons auront un accès facilité par les transports en commun, notamment via le tram E qui effectuera une boucle boulevard de Metz.

L’opposition peine à critiquer

« Le mot gare à 360 degrés c’est très vendeur, mais au final, c’est l’histoire d’un parking », tance Jean-Philippe Vetter (LR), le président du groupe d’opposition Les Républicains. Très vite, il glisse dans la discussion que l’ancienne maire Fabienne Keller (ex-LR, Agir depuis 2017) qu’il a soutenue à l’époque reprenait déjà ces termes en 2014. S’il n’est pas frontalement opposé sur le fond du projet, il reste ouvertement sceptique :

« L’objectif de pacifier l’avant de la gare, avec moins de circulation de voiture, est louable (…) Mais la maire prend des engagements à trop longue durée, l’ouverture de la gare doit s’accompagner d’autres éléments concrets. Là, avec ce parking, c’est une révolution sur papier glacé. »

Jean-Philippe Vetter, président du groupe Les Républicains
Jean-Philippe Vetter, président du groupe d’opposition Les Républicains, ne voit qu’une « révolution sur papier glacé » dans le projet des écologistes. Photo : Pascal Bastien / Divergence

Même son de cloche pour Nicolas Matt, le co-président du groupe d’opposition Centristes et progressistes (majorité présidentielle) :

« Il n’y a aucun budget dans la délibération, on ne sait pas de quoi on parle. Nous profiterons du débat pour poser nos questions, sur la praticité des changements pour les usagers. Notamment pour ceux ayant une mobilité difficile, sans avoir nécessairement l’accès aux places pour ceux à mobilité réduite. Enfin, je veux alerter aussi sur l’absence de notoriété du projet. »

Nicolas Matt, co-président du groupe Centrises et progressistes

Dans la foulée, une autre délibération sera examinée concernant l’avenir de la gare routière des Halles. Le stationnement des bus interurbains devrait y prendre fin, au profit d’une végétalisation du site. Une partie des bus devrait alors stationner derrière la gare centrale, transformée en « hub multimodal ».


#Conseil municipal

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