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L’éventuelle fusion de France Bleu avec France 3 inquiète leurs salariés alsaciens

Les programmes de France Bleu Alsace et de France 3 Alsace ont été perturbés jeudi 23 mai en raison d’une grève observée par une partie des salariés. Ils protestent contre un projet de fusion dans l’audiovisuel public.

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Les locaux de France 3 Grand Est à Strasbourg pourraient accueillir France Bleu Alsace à partir de 2028.

Les salariés de France 3 Grand Est et de France Bleu Alsace étaient invités à participer à une assemblée générale jeudi 23 mai à 8h30, dans les locaux de France 3 Alsace à Strasbourg ou par visioconférence. À l’ordre du jour, les actions à prévoir face au projet du gouvernement de fusionner France Télévisions avec Radio France, voire avec France Médias Monde (RFI et France 24) et l’Institut national de l’audiovisuel (INA). Rachida Dati, ministre de la Culture, estime que « l’audiovisuel public doit se rassembler pour se renforcer dans un contexte de concurrence exacerbée ». 

Les syndicats de ces entités ont appelé les salariés à faire grève, jeudi 23 et vendredi 24 mai, alors que ce projet de réforme de l’audiovisuel public est examiné par l’Assemblée nationale. Un mouvement bien suivi et qui a occasionné des décrochages dans la plupart des stations de la radio publique. Les syndicats dénoncent une restructuration « inefficace et dangereuse ». Deux ans après avoir supprimé la redevance (Contribution à l’audiovisuel public), cette réforme « hyper rapide et sans concertation avec les salariés des entreprises concernées, risque à nouveau de déstabiliser le secteur de l’audiovisuel public ». 

Le gouvernement veut aller vite

Un rapprochement pourrait intervenir dès le 1er janvier 2025. Rachida Dati veut aller vite car cette réforme ne fait pas l’unanimité, y compris dans la majorité. Une source d’espoir pour les salariés alsaciens de ces entreprises qui ont évoqué lors de l’assemblée générale les Jeux olympiques pour faire connaître leur opposition. La grève des antennes ne leur parait pas forcément une bonne solution : « Ça énerve les gens, qui ne comprennent pas pourquoi on fait ça », dit une syndicaliste qui propose « des brassards, des t-shirts ou des badges pour afficher à l’antenne notre opposition ». Une option jugée risquée juridiquement mais surtout trop molle par un représentant du personnel de France Bleu qui répond « qu’à un moment, il faut instaurer un rapport de force ». Il évoque d’ailleurs « des appels auprès du monde de la culture, qui seront directement impactés. Je crois en la convergence des luttes. »

Plus de 16 000 salariés sont concernés par cette réforme en France, dont 148 en Alsace pour France 3 et environ 60 pour France Bleu. Un rapprochement qui devrait également s’opérer physiquement puisqu’un déménagement de France Bleu Alsace dans les locaux de France 3 Grand Est devrait s’opérer « entre 2028 et 2030 » selon un syndicaliste.


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