« Sur les fronts du RN » : quatre reportages où l’extrême-droite a progressé en Alsace

Au second tour de l’élection présidentielle 2022, la candidate du Rassemblement National (RN) a engrangé en Alsace 50 000 voix supplémentaires par rapport à 2017. La stratégie d’Emmanuel Macron pour faire du RN sa principale opposition n’est pas étrangère à cette progression mais elle peut aussi s’expliquer par les réponses apportées par le parti d’extrême-droite aux colères et aux frustrations. Rue89 Strasbourg s’est rendu dans des territoires alsaciens où le RN a obtenu des scores importants pour produire une série de quatre reportages intitulée « Sur les fronts du RN ».

Deux épisodes, entre désindustrialisation et paradis

Jean-François Gérard s’est rendu à Sainte-Marie-aux-Mines, une commune du Haut-Rhin frappée par la désindustrialisation, la raréfaction des services publics et la montée de la pauvreté. Le score de Marine Le Pen y est passé de 43,5% au second tour de 2017 à 53% cinq ans plus tard.

À Wasselonne, située à une trentaine de kilomètres de Strasbourg, Marine Le Pen est passée devant le président sortant en obtenant 50,56% des voix au second tour de l’élection présidentielle 2022. Pierre France est parti en reportage dans cette commune de 5 600 habitants avec une question : pourquoi vote-t-on RN dans une belle petite ville à proximité d’un paysage verdoyant, où le chômage est bas et les occasions de se retrouver nombreuses ?

De la classe ouvrière aux villages agricoles du Ried

Thibault Vetter était à Sarre-Union, où il a rencontré de nombreux ouvriers fatigués de leur travail, de leur maigre salaire et du sentiment de « payer les assistés ». Ici, Emmanuel Macron a presque perdu le second tour en 2022. Le président n’y a obtenu que 50,71% des suffrages cette année, contre 55,3% cinq ans plus tôt.

En Alsace centrale, à quelques kilomètres de Sélestat, Guillaume Krempp s’est rendu sur ses terres natales, le Ried. Friesenheim, Bindernheim et Diebolsheim sont trois communes rurales où Marine Le Pen est arrivée en tête du second tour de l’élection présidentielle 2022. Dans ce territoire où la voiture est une nécessité, la hausse des prix de l’essence et du diesel est un premier facteur de mécontentement. Les retraités se plaignent aussi de la baisse de leur pouvoir d’achat et les traditionnels électeurs de droite sont perdus face à un parti Les Républicains en déperdition.