L’expérience Frédéric Simon au théâtre du Maillon a été de courte durée. Arrivé du théâtre de Forbach en juillet 2015, le programmateur n’a présenté qu’une seule saison, celle qui se joue depuis septembre, après un an d’observation. Son mandat devait durer au moins jusqu’à 2018, date prévue du déménagement vers une salle toute neuve de l’autre côté de la place Adrien Zeller au Wacken. Il se terminera en décembre de manière anticipée.
Un communiqué du théâtre se contente de faire état de « profondes divergences » entre Frédéric Simon et l’association sur le projet de l’établissement. L’intéressé convient d’un « gros malentendu » :
« J’ai dirigé une scène nationale avant de venir à Strasbourg, je suis dans ce processus de développement. J’avais l’objectif d’emmener le Maillon vers la labellisation comme scène nationale en trois ans. Ça me parait une juste reconnaissance pour la qualité du travail qui est effectué au Maillon et en cohérence avec le futur théâtre qui doit être construit au Wacken. C’était dans le projet que j’avais présenté lors de mon recrutement, avec les budgets prévisionnels correspondants. On m’indique aujourd’hui qu’il ne faut pas changer le moteur mais qu’il faut néanmoins proposer plus… Je ne suis pas magicien. »
Régulièrement, la Ville indique qu’il n’était pas question pour elle d’augmenter ses financements culturels. Pour Frédéric Simon, cette affirmation était un encouragement à chercher des recettes ailleurs :
« Ce quartier du Wacken va avoir besoin d’un tiers-lieu, un endroit agréable et ouvert où les gens seront en contact avec l’expression culturelle, un peu comme le 104 à Paris. Mais pour qu’un tel lieu soit fonctionnel, le Maillon devra recruter plus de personnel. C’est pour ça qu’un label national aurait permis de décrocher des financements supplémentaires de l’État. »
Frédéric Simon aurait préféré partir à la fin de la saison
Les tensions entre la vision de Frédéric Simon et celle de l’association, financée à 85% par la Ville de Strasbourg, sont allés crescendo jusqu’à la dernière assemblée générale, où a été acté le divorce. Frédéric Simon aurait bien aimé rester jusqu’à la fin de la saison, « pour avoir au moins un bilan à présenter », dit-il. Mais le président de l’association, Michel Reinhardt, a préféré accélérer la séparation :
« C’est une rupture conventionnelle. On a fait le constat d’un désaccord, il n’était pas sain de continuer ainsi jusqu’en juin. Nous avons préféré nous concerter pour assurer l’avenir et la future saison, qui est presque entièrement bouclée. Un recrutement sera rapidement mis en place, avec des précisions sur l’objectif à atteindre pour le Maillon. C’est un échec collectif. »
Les deux parties assurent qu’il n’y avait pas de désaccord sur la programmation culturelle.
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