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Le Fossé-des-Treize pourrait fermer son restaurant, privant le collège Foch de cantine

Le centre socio-culturel du Fossé-des-Treize pourrait fermer son restaurant, déficitaire et vétuste. Mais il sert de cantine pour le collège public du quartier, un élément indispensable face à la concurrence du secteur privé.

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L’entrée du restaurant La Faim de Loup, situé au centre socio-culturel du Fossé des Treize.

Le centre socio-culturel du Fossé-des-Treize, dans le quartier du Tribunal, s’interroge sur les suites à donner à son activité de restauration, La faim de loup. Environ 250 enfants y mangent tous les jours des repas cuisinés sur place : les petits de la crèche du centre, une partie des élèves des écoles Saint-Jean et Schoepflin, ainsi que les 6e et 5e du collège Foch.

Mais à la fin de l’année scolaire, le chef de cuisine fera valoir ses droits à la retraite. Sa seconde s’oriente quant à elle vers une nouvelle carrière. En outre, l’équipement de la cuisine n’est plus aux normes, il faut presque tout changer et en particulier les frigos. Des éléments qui font que le conseil d’administration du Fossé-des-Treize s’interroge sur les suites à donner à cette activité, comme le détaille Vincent Lefebvre, trésorier de l’association gestionnaire du centre :

« La faim de loup était un restaurant collaboratif lancé en 1986 pour que des parents puissent manger avec leurs enfants. Il a ensuite évolué vers un service de restauration, et il arrive aujourd’hui en fin de cycle, ce qui amène les administrateurs à s’interroger sur sa pertinence dans le projet pédagogique du centre, d’autant que l’activité est déficitaire. »

Vif débat en interne

Si Vincent Lefebvre est prudent dans l’expression, c’est parce qu’il n’y a pas de consensus au sein du conseil d’administration. Une commission travaille depuis près de deux ans sur ce sujet, des alertes ont été envoyées aux partenaires financeurs du CSC, dont la Ville de Strasbourg et la Collectivité d’Alsace (CeA), mais aucune solution satisfaisante n’a été trouvée, ni aucune décision prise.

Car selon la directrice du centre, Valérie Béguet, La faim de loup a coûté 45 000€ au centre en 2022 et ce déficit d’exploitation « augmente chaque année » :

« Les parents paient entre 5,5€ et 8€ par repas, qui nous revient environ à 9,5€. On reçoit des subventions de fonctionnement de la Ville et de la CeA, mais qui ne couvrent pas ce déficit. Pour embaucher un nouveau chef de cuisine, vu la tension sur le marché de l’emploi, il faudrait sortir un salaire de 35 000€ bruts annuels, puis trouver un second de cuisine et on estime encore à 40 000€ l’investissement nécessaire pour mettre la cuisine aux normes. »

La question de l’existence même de cette activité est donc posée. Les administrateurs doivent prendre une décision à ce sujet, lors d’une ultime réunion vendredi 30 novembre.

Un collège laissé sans cantine

Quelques rues plus loin, l’équipe pédagogique du collège Foch est très inquiète de la situation, qui lui échappe complètement. Le collège public, qui lutte contre le secteur privé sur ses deux écoles de recrutement, Saint-Jean et Schoepflin, pourrait pâtir d’une fermeture du restaurant du Fossé-des-Treize. Situé dans un ensemble historique de la Neustadt, le collège n’a jamais eu de cantine mais depuis huit ans, sa direction avait réussi à nouer un partenariat avec le Fossé-des-Treize pour ses élèves de 6e et 5e, ainsi qu’avec le lycée René Cassin pour ceux de 4e et 3e. Ces derniers doivent toutefois s’y rendre en bus, alors que le restaurant du Fossé est à cinq minutes à pied.

Elphège Tignel, représentante des parents d’élèves à l’école Saint-Jean, détaille :

« L’absence de cantine pour les élèves de 6e amènera de nombreux parents à mettre leurs enfants ailleurs, on le sait bien. Tout le monde ne peut pas s’occuper de ses enfants entre midi et deux. Or, le collège Foch bénéficie d’une mixité sociale, 30% des enfants sont boursiers, c’est un environnement précieux pour les élèves et pour les enseignants ».

Représentante des parents du collège Foch, Émilie Turgis, rappelle aussi le rôle important d’un service de restauration au sein d’un établissement scolaire :

« La pause de midi, c’est le moment où les enfants ont du temps pour se retrouver entre eux. Quand on parle de lien social, c’est de ça qu’il s’agit. Emmener les enfants en bus dans un autre endroit supprime cette pause et les activités qui y sont associées. Pour les enfants à mobilité réduite, c’est même impossible. »

Les représentants des élèves des écoles et du collège ont écrit aux élus de la Ville de Strasbourg et de la Collectivité d’Alsace mais n’ont reçu que des réponses de principe. Des représentants du Fossé et des financeurs doivent se retrouver lors d’une réunion vendredi 24 novembre.


#restauration scolaire

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