Mardi 10 juin vers 22h30, la CGT et la direction de l’usine d’incinération du Rohrschollen à Strasbourg ont mis un terme à leur conflit social qui bloquait le traitement des déchets de l’agglomération depuis le 21 mars. Après plusieurs jours de négociations, les deux parties ont signé à la préfecture du Bas-Rhin un accord de sortie de crise qui garantit de meilleures conditions de travail des salariés, l’embauche de quatre salariés supplémentaires, une prime de 50€ mensuelle et le paiement d’une partie des jours de grève.
La direction de Sénerval, l’entreprise délégataire du traitement des déchets, filiale du groupe Séché Environnement, s’est engagée à effectuer les travaux de rénovation des lignes d’incinération pour limiter les dysfonctionnements à quatre par an. Ce sont ces arrêts du processus de traitement, trop nombreux et particulièrement polluants selon la CGT, qui avaient provoqué le « droit de retrait » de 41 salariés le 23 avril, après déjà un mois de grève.
Ce sont surtout les conditions de travail qui ont été âprement négociées, pendant 15 jours, et qui ont généré un document annexé à l’accord de 61 pages pour détailler 48 points.
Une prime de 50€ par mois
L’augmentation de salaire réclamée par les grévistes n’a pas été accordée par la direction, mais les salariés se verront attribuer une « prime de transition » de 50€ par mois jusqu’à fin 2014, qui sera ensuite intégrée à leurs salaires. Point important, l’accord sur le temps de travail des 35 heures, qui était remis en question avant le conflit, est maintenu.
Les 41 employés en grève demandaient le paiement des 80 jours de grève. Sénerval leur a accordé une « prime de redémarrage » d’environ 1,6 mois de salaire, ce qui laisse aux ouvriers environ 30 jours non payés. La CGT a néanmoins versé des indemnisations aux grévistes, issues d’un fonds de solidarité.
Pour le secrétaire régional de la CGT, Raymond Ruck, c’est un « bon accord » :
« C’est une victoire après un conflit de 80 jours ! Sénerval a pris des engagements devant le préfet du Bas-Rhin et le président de la CUS sur lesquels ils ne pourront pas revenir. Nous avons eu raison de tenir bon puisqu’au final, tout le monde y gagne y compris les Strasbourgeois. »
De son côté, la direction du groupe Séché affirme ne pas encore avoir chiffré le coût du conflit social, engendré d’une part par les transferts des déchets vers d’autres incinérateurs du groupe et d’autre part par les aménagements aux conditions de travail accordés. Le remplacement des chaudières, en partie anticipé, en partie contraint par les dispositions d’un arrêté préfectoral de mise en conformité, est évalué à 3 millions d’euros.
Le traitement des déchets de la CUS doit reprendre jeudi.
(Article mis à jour à 16h30 pour intégrer les réponses de Séché Environnement)
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