« Sortir les victimes de harcèlement sexuel de leur solitude. » C’est l’ambition du collectif « Entendre, croire, agir ». Le groupe s’est constitué suite aux révélations de Rue89 Strasbourg sur le harcèlement sexuel de plusieurs salariées de la Maison des associations de Strasbourg. Mardi 28 mai, les militantes organisent une soirée « Balance ton boss » au FAT, un bar situé au à la Krutenau. Les objectifs sont multiples, comme l’explique Louise Battisti :
« Cette soirée, c’est une célébration du chemin déjà parcouru par les victimes de la Maison des associations. Elles ont eu le courage de dénoncer les agissements du directeur et de porter plainte. Il y a aussi l’idée de mettre fin à l’isolement des femmes harcelées en les sortant de l’anonymat. Le soutien aux victimes prend corps en les rencontrant. Enfin, il s’agit de montrer à d’autres victimes qu’un collectif de soutien existe, que non, elles ne sont pas responsables de ce qui leur arrive. »
Soutenir les victimes à chaque étape
Pour les fondatrices du collectif, les victimes de harcèlement sexuel ont besoin d’un réseau identifié de soutien et d’écoute à Strasbourg. « Entendre, croire, agir » veut mettre fin à cette lacune et organise une réunion par mois. Aurélie, autre cofondatrice du groupe, détaille :
« Ces moments doivent permettre de libérer la parole, d’introduire un décryptage politique de la situation. Il faut aussi soutenir les victimes à chaque étape : identifier l’agression, décider d’agir, porter plainte, suivre la procédure judiciaire… C’est un très très long processus. »
Selon une enquête du Défenseur des droits, publiée en mars 2014, 20% des Françaises actives ont été confrontées à une situation de harcèlement sexuel au cours de leur vie professionnelle. Mais d’après le groupe « Entendre, croire, agir », il y a un manque de Strasbourgeois formés pour écouter les femmes harcelées sexuellement ou victimes de viol. La cofondatrice du collectif a dû se rendre à Paris pour suivre une formation du Collectif féministe contre le viol. Car pour Louise Battisti, c’est sûr, « il y a d’autres victimes à Strasbourg. »
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