Sous le coup d’une fermeture administrative depuis le 11 septembre pour cause de « contamination persistante de la production » à la listeria, Biolacte, l’entreprise qui fabrique et commercialise les produits laitiers biologiques Ferme Durr, a cherché un partenaire pour pouvoir se relancer.
Solène Durr, dirigeante de Biolacte et fille aînée du fondateur de la ferme, relate :
« Suite à la parution de l’article de Rue89 Strasbourg, j’ai été contactée par plusieurs partenaires potentiels, prêts à s’investir pour nous apporter leur aide. Après discussions, il m’a semblé évident que l’un d’eux correspondait à nos attentes. Nous avons donc commencé à étudier une association. »
Accord de confidentialité
Pour l’instant, le nom de cet associé potentiel ne peut pas être dévoilé :
« Il s’agit d’un Alsacien dirigeant une entreprise agroalimentaire qui a longtemps travaillé dans une grosse industrie laitière. Son expertise m’a plu. Ainsi que son approche : il a été touché par notre histoire, par notre volonté de faire perdurer l’héritage de mon père, et par l’envie de développer le bio alsacien. »
Ce nouvel associé doit apporter les fonds nécessaires pour installer une nouvelle unité de production, un investissement estimé à environ 300 000€. En contrepartie, il prendrait une participation majoritaire au capital de la société créée par Raymond Durr :
« Vu l’impact économique de la fermeture, nous n’avons pas vraiment le choix. Mais j’ai dès le départ expliqué que je souhaitais garder un contrôle sur le choix des produits, l’emballage, la communication. Et sur l’éthique de l’entreprise. Ça fait partie des points que nous négocions actuellement dans le pacte d’associés qui nous liera. La famille sera certes minoritaire, mais les produits continueront à porter notre nom, auquel la clientèle est toujours attachée. »
Reprise de la production en septembre
Sur la base de ces négociations, le lundi 9 mars Solène Durr demandera à la chambre commerciale du tribunal de prolonger de quatre mois la période de sauvegarde de l’entreprise. L’administrateur judiciaire, Me Claude-Maxime Weil, est confiant :
« Tous les ingrédients sont réunis pour que le tribunal accepte le projet de continuation : l’entreprise était saine avant la crise, on sait ce qui a provoqué celle-ci et on connaît les moyens d’y remédier. Le partenaire est sérieux et le projet avance bien. »
Quant à la reprise de la production, Solène Durr a un souhait :
« Symboliquement, on aimerait démarre la nouvelle chaîne en septembre. Un an après l’arrêt de l’ancienne. »
La ferme Durr en elle-même, l’EARL, n’est pas concernée par ce changement d’actionnaires.
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