Des photos de manif, oui. Mais des portraits, s’il vous plaît. Alors que les rues strasbourgeoises connaissaient une contestation historique contre la réforme des retraites, Adrien Labit a trouvé sa propre réponse aux mots insultants du président de la République pour designer celles et ceux que la vie n’a pas épargné croisés dans les gares.
Le photographe strasbourgeois, collaborateur régulier de Rue89 Strasbourg et camarade de reportage d’Anne Mellier, a décidé d’amener son flash, ses parapluies réflecteurs et autres boites à lumière en pleine manifestation, avec un objectif : « rendre un visage à la foule des mécontents » en utilisant un matériel « habituellement réservé aux portraits de personnalités ».
Derrière la foule, des citoyens, la politique
Le résultat de la démarche est saisissant. Ces visages éclairés au flash, derrière une pancarte ou une banderole, le poing levé, rendent à la manifestation toute son humanité. Malgré l’issue de ce mouvement social, qui n’est pas parvenu à faire reculer le gouvernement sur la réforme des retraites, cette série de photos rappelle l’essence même de la mobilisation. Par son travail photographique, Adrien Labit rend leur singularité à chaque manifestant. Contester, prendre la rue, exprimer ses revendications, c’est déjà exister, au moins exister.
L’exposition « Ceux qui ne sont rien – Redonner un visage à la foule » a lieu dans le café et espace de travail partagé Les Compotes, dans le quartier Neudorf à Strasbourg. Elle débute le samedi 9 septembre et prendra fin le vendredi 6 octobre. Adrien Labit sera présent samedi 9 septembre à 10h30 pour un vernissage matinal qui prendra fin à la fermeture de l’espace à 13 heures.
Chargement des commentaires…