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« La belle époque » de Pascal Bastien, un XIXe siècle plus égalitaire à L’Oiseau rare

Pascal Bastien expose jusqu’au 31 janvier à L’Oiseau rare une série de photos prises dans un autre XIXe siècle, où la place des hommes aurait été différente.

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Dans la petite café-librairie de L’Oiseau rare, quai des Bateliers à Strasbourg, une partie des murs accueillent jusqu’au 31 janvier une quinzaine de photos de Pascal Bastien. Photographe strasbourgeois plus habitué au documentaire, ses photos se retrouvent régulièrement sur Rue89 Strasbourg. Pascal Bastien s’amuse dans cette série avec les codes de la famille traditionnelle à un moment où la photographie a été utilisée comme voie d’affirmation de la bourgeoisie, à la fin du XIXe siècle.

« A cette époque, la photographie est le terrain de jeu des hommes tout puissants. L’homme bourgeois met en scène sa femme, ses enfants, ses domestiques et affiche sa richesse matérielle à travers les vêtements et le mobilier. Dans ce projet photographique, je renverse les codes de la famille, je place des hommes s’occupant à des tâches réservées le plus souvent aux femmes. »

Pascal Bastien devant quelques uns de ses clichés à L’Oiseau rare Photo : PF / Rue89 Strasbourg / cc

Bien que les scènes aient été créées dans un château de l’Ain entre 2021 et 2022, l’objectif était de produire des photos qui se placent dans le même imaginaire que les photos d’époque. Les prises ont donc été faites avec un appareil à grande chambre, et les tirages ont été développés artisanalement, sur un papier baryté.

Des scènes de la vie quotidienne… avec juste un petit changement. Photo : PF / Rue89 Strasbourg / cc

Des costumes trouvés dans le château

Quand aux costumes et aux accessoires, ils viennent directement du XIXe siècle : les prises de vues se sont accompagnées de séances d’archéologie directe dans les caves et les greniers de ce château, dont nombre de placards et de tiroirs n’avaient pas été ouverts depuis cette époque.

Une quinzaine de clichés composent cette série. Photo : PF / Rue89 Strasbourg / cc

« C’est l’occasion d’avoir à la fois les costumes, les accessoires et des gens dans ce lieu historiquement indemne qui a permis la création de cette série », avoue Pascal Bastien qui avait cependant l’idée de questionner cette représentation masculine historique depuis longtemps. Le résultat est un mélange détonnant, perturbant, où le spectateur se surprend à tenter de distinguer dans l’image ce qui relève du présent de ce qui relève de l’imaginaire du passé.


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