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Un gymnase mobilisé pour l’accueil des personnes du camp de l’Étoile

Les services de la Ville de Strasbourg ont mobilisé un gymnase pour abriter les personnes installées sous des tentes place de l’Étoile, avant une prise en charge par l’État. Mais à part les demandeurs d’asile en cours de procédure, de nombreux refugiés craignent trop l’intervention de la police pour s’y rendre.

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C’est la fin de ce compte-rendu réalisé en direct par Thibault Vetter. Merci à tous de l’avoir suivi.

Au final, le campement continue d’exister place de l’Étoile malgré l’ouverture du gymnase. De nombreux migrants dont les procédures sont arrivées à échéance et qui ne bénéficient plus de titres de séjour craignent trop l’intervention de la police pour se rendre au gymnase ou dans un centre de l’État.

Hamza et Fako, de Macédoine, prévoient de rester place de l’Étoile Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc
Plusieurs personnes avouent avoir trop peur de la police pour se rendre au gymnase ouvert par la Ville. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc

Les services sociaux expliquent que les personnes abritées au gymnase auront un repas dès ce soir et qu’ils peuvent rester pour quelques jours seulement.

Une agente des services sociaux de la Ville précise aux réfugiés que la municipalité ne pourra pas contrôler ce qui se passera quand la préfecture prendra le relais au gymnase. (Photo TV / Rue89 Strasbourg / cc)

Les services sociaux sont arrivés sur place. Des personnes sans-abri craignent pour certaines d’être dirigées ensuite vers le centre d’hébergement de l’État à Bouxwiller. D’autres, primo-demandeurs d’asile, se réjouissent car elles pourraient y trouver un logement, au moins le temps que durera le traitement de leur dossier.

Des militants d’aide aux réfugiés sont arrivés sur place. Certains craignent que cette mise à l’abri permette à la préfecture de renvoyer ceux qui n’ont pas de titre de séjour vers leur pays d’origine.

Discussions entre militants et réfugiés sur ce qu’il peut se passer pour eux après la mise à l’abri Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc
Hamza est « plutôt content » d’être placé à l’abri mais il ne sait pas ce qui va lui arriver, étant donné que sa demande d’asile a été refusée. Il vient de Macédoine avec un problème de santé qui le contraint à subir une dialyse trois fois par semaine. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc

Sur place, toujours pas de CCAS ni de police municipale mais Tonio Gomez, du collectif « D’ailleurs nous sommes d’ici » est présent :

« Est-ce que ce gymnase va servir à trier les migrants pour les envoyer vers des centres d’aide au retour ? On ne veut pas de ça. La préfecture supprime 1 000 places d’hébergement d’urgence pour provoquer cette situation. On demandait que ces personnes soient protégées de la police aux frontières par la Ville de Strasbourg, qui est une municipalité de gauche. »

Tonio Gomez de « D’ailleurs nous sommes d’ici »

Demain, une manifestation est prévue, en soutien aux personnes installées sur ce camp de la place de l’Étoile. Les organisateurs ont annoncé son maintien.

La Protection civile précise que le gymnase a une capacité d’accueil d’une centaine de places, avec un espace familles, un autre pour les femmes seules et un dernier pour les hommes seuls. Le camp de la place de l’Étoile compte une centaine d’occupants, il peut y avoir entre deux et trois fois plus de personnes sans-abri dans la ville.

Sur l’action de l’État, qui a reporté l’inaction publique sur le camp de l’Étoile sur la Ville de Strasbourg, Jeanne Barséghian a précisé :

« Il y avait un désaccord sur les modalités d’évacuation. Nous l’avons résolu lors de réunions hier et avant-hier pour arriver à la situation d’aujourd’hui, où nous proposons aux personnes de se protéger puis aux services de l’État de les prendre en charge. Mais évidemment, ce sera la politique du gouvernement actuel qui s’appliquera aux personnes prises en charge par l’État… »

Jeanne Barseghian :

« On sait que les températures baissent, il y a de plus en plus d’humidité place de l’Étoile et la situation ne va pas s’arranger. Il y a des enfants et des personnes malades dans ce camp, il était impensable que ces personnes passent une nuit de plus dehors. Lors d’une réunion avec la préfecture de Strasbourg, il a été convenu que l’État pourrait prendre en charge ces personnes la semaine prochaine. Dès lors, j’ai décidé de transformer le gymnase du Heyritz en centre d’accueil temporaire, avec comme opérateur la Protection civile. »

Au camp de l’Étoile, des agents du Centre communal d’action sociale (CCAS) et des policiers municipaux proposent aux personnes sans-abri de rejoindre le gymnase. Les personnes qui ne voudraient pas partir de la place de l’Étoile peuvent y rester. La municipalité précise qu’il ne s’agit pas d’une « évacuation » du camp.

Le gymnase pourrait permettre la mise à l’abri d’autres personnes sans-abri, s’il reste de la place, indique la maire Jeanne Barseghian.

La protection civile est arrivée au gymnase Heyritz Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc

Selon la Ville de Strasbourg, la préfecture du Bas-Rhin pourrait prendre en charge ces personnes la semaine prochaine, et les repartir dans différents centres d’hébergement, en fonction de leur situation administrative. La préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, avait refusé de prendre l’initiative d’évacuer le camp en utilisant la force publique :

La maire de Strasbourg au gymnase Heyritz : « il était impensable de ne pas mettre à l’abri ces personnes »

Face aux intempéries qui perdurent, la maire de Strasbourg a réquisitionné le gymnase Heyritz pour mettre à l’abri les personnes les plus vulnérables. Jeanne Barseghian a fait cette annonce à l’instant, devant quelques journalistes.


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