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Etudiants : comment dégoter un job d’été

Chaque année à l’approche de la saison estivale, la même question se pose pour les jeunes : où travailler pendant les vacances d’été ? A Strasbourg, plusieurs secteurs embauchent des étudiants mais encore faut-il les trouver et y accéder. Quelques conseils pour organiser sa recherche et plaire aux employeurs.

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Une opération « Job 2013 » a été mise en place à la Mission locale. Les inscriptions, ouvertes au début de l’année, ont fermé depuis la fin du mois d’avril. (Photo PDD / Rue89 Strasbourg)

Travailler l’été, c’est ce que souhaitent bon nombre d’étudiants : que ce soit pour financer leurs études, avoir un pécule supplémentaire ou même découvrir le monde du travail. La Mission locale de Strasbourg propose depuis quelques années une « opération Job » dont le but est de mettre en relation les jeunes et les entreprises et surtout de donner des outils pour la recherche et l’embauche. Charlène est conseillère en entreprise, c’est elle qui est chargée d’animer les rencontres avec les jeunes à la Mission locale :

« La première chose à faire c’est de cibler selon la sensibilité de chacun. Alors pour trouver un job il faut chercher le secteur qui nous parle le plus, puis le métier. Cela évite de partir dans tous les sens. Et après il faut envoyer ses candidatures aux entreprises et les relancer. »

Postuler en quatre étape

Mais alors comment le jeune peut-il faire pour que l’employeur ne l’oublie pas sans pour autant harceler l’entreprise ? Pour cela la Mission locale donne quelques conseils.
Tout d’abord, il faut trouver le bon contact. Pour ça il est important de « faire sa petite enquête avant », afin d’avoir le nom du responsable de la direction des ressources humaines.
Une fois cette recherche faite, il faut se présenter dans l’entreprise et donner son CV en main propre au responsable DRH. Un premier contact qui peut déjà faire la différence.
Ensuite, si rien ne se passe, il faut commencer à relancer. Là encore trouver un juste milieu n’est pas toujours facile. A la Mission locale on conseille de téléphoner une semaine ou deux après le dépot de la candidature.

Si cette seconde prise de contact ne donne toujours rien, il est bon de faire une seconde visite dans l’entreprise, un mois après. Mais « rappeler une fois tous les deux, trois jours c’est trop ! A moins que ce soit une agence intérim », explique une conseillère de la Mission Locale.

Les places sont chères

Pascale, chargée de projet à la Mission Locale, rappelle qu’il faut être prêt au compromis. Car les tensions sur le marché de l’emploi ont des conséquences sur les jobs d’été, certaines entreprises préférant économiser à cette période plutôt que de maintenir une activité régulière. Depuis le mois de janvier la Mission locale constate une baisse importante des offres, environ 30 % de moins que les autres années.

Lors des ateliers, Charlène donne des conseils aux jeunes pour qu’ils aient plus de chance de décrocher un job. Car parfois un simple détail peut refroidir un employeur. Comme une messagerie ou une adresse mail un peu trop excentrique… (Photo PDD / Rue89 Strasbourg)

Un sourire peut parfois l’emporter

Pour avoir l’occasion de décrocher une place il faut plaire à l’employeur. Et là, le CV, la lettre de motivation et l’entretien font la différence, selon la Mission locale. Le « savoir être » va particulièrement jouer lors de la sélection. Une compétence qu’essayent d’enseigner les conseillères en relation entreprise aux jeunes lors des rencontres à la Mission locale :

« Il faut que le candidat fasse bonne impression à l’entretien : par sa posture, sa manière de s’habiller… On n’arrive pas en jogging pour rencontrer un employeur ! Il y a quelques jours un jeune est arrivé ici pour un entretien avec un manager, en tongs et short. Le recruteur l’attendait en costume. Et évidemment l’entretien n’a pas duré plus de 5 minutes… Il ne faut pas oublier que c’est à ce moment-là que le recruteur voit tout ce qui n’est pas dit dans le CV. Et parfois un sourire peut l’emporter face aux diplômes et à l’expérience ! « 

Être dynamique et disponible

Gwenael Clivet est directeur au magasin Lidl du quartier Hautepierre. Pour lui le candidat qui va faire la différence est celui qui va se montrer « dynamique, qui va avoir une facilité de communication et de la jugeote ». Ensuite, c’est l’expérience qui comptera que ce soit dans la grande distribution ou non. Car, pour lui, ce critère est révélateur : « une personne ayant déjà eu quelques contrats est débrouillarde et sait ce qu’est une entreprise »… Et pour finir la disponibilité va faire toute la différence :

« A Lidl, le temps de la formation est long, car on a cinq pôles d’activité et on veut des gens qui soient polyvalents. Donc on ne prend jamais quelqu’un pour une période inférieure à deux mois. Et puis, il ne faut pas non plus que ce soit une personne qui ait peur de travailler. On veut quelqu’un de flexible. Les horaires changent toutes les semaines et si l’employé demande tous les jours de modifier le planning, ce n’est pas possible. »

Mais une fois entrés dans le magasin les jeunes y restent. L’an dernier, ce Lidl avait engagé six jeunes. Sur les six, quatre ont continué à mi-temps le restant de l’année. Et une autre revient travailler ici cet été.

Kathia est étudiante en Economie et Gestion. Depuis 4 ans, en plus de ses études, elle travaille 14 heures par semaines à Lidl. (Photo PDD / Rue89 Strasbourg)

Travailler : presque impossible pour les mineurs

Pour les jeunes, décrocher un emploi n’est pourtant pas si simple. Céline a 17 ans. L’année dernière c’est grâce à ses contacts qu’elle a réussi à décrocher un job de trois semaines à l’Institut national des études territoriales. Cette année impossible de trouver, elle s’est donc dirigée vers la Mission locale. Mais comme l’explique Charlène, les mineurs ont beaucoup plus de contraintes que les autres pour travailler :

« Souvent les mineurs ont besoin d’être encadrés. En plus de ça la législation leur ferme beaucoup de portes : ils ne peuvent pas travailler le soir à partir de 22 heures donc aucun emploi dans la restauration n’est accessible. Ils ne peuvent pas s’occuper de la caisse ni manipuler de l’argent : ça devient difficile pour les commerces. Et les jobs à l’extérieur sont aussi inaccessibles. »

Il est encore temps de trouver

Et si les mineurs ont beaucoup de mal à décrocher un job, les majeurs ne sont parfois pas plus aidés. Pour certains, l’expérience est un critère qui les handicap particulièrement. Alev a 20 ans et l’an dernier, elle n’a pas réussi à trouver un travail pour l’été. Pour elle qui étudie la chimie, il n’y a aucune possibilité de mettre ses compétences en avant : « Les laboratoires ne prennent que des bénévoles », explique-t-elle. Alors, faute de compétence ou d’expérience, elle espère que sa motivation pourra l’aider. Elle s’accroche et postule partout pour espérer avoir sa chance.

Mais pour ne pas se retrouver sur le carreau à la saison estivale, le mieux est encore de faire sa recherche dès les mois de janvier, février. Pour ceux qui n’auraient toujours rien, il est tout de même possible de trouver quelque chose. La Mission locale a clôturé son opération, mais les mairies de quartiers, centres socioculturels ainsi que les agences d’intérim ont toujours des offres en stock. Pôle emploi bénéficie également d’un portail sur lequel les jeunes peuvent chercher des jobs saisonniers, mais le nombre d’offre reste assez restreint (les contrats proposés sont plutôt des CDD ou missions intérim).

Sortir des circuits traditionnels peut aussi être une astuce pour décrocher un job. Des sites comme Le bon coin ou Vivastreet marchent de mieux en mieux et permettent parfois de trouver le parfait petit boulot. Les réseaux sociaux ne sont pas non plus à négliger : LinkedIn, Viadeo, Facebook, Twitter… C’est parfois grâce à ce schéma que les chercheurs d’emploi réussissent à prendre contact directement avec les employeurs. Malgré tout, comme le souligne la Mission locale, « une telle prise de contact ne peut fonctionner que si le Facebook, Twitter ou autre est neutre voir même professionnel ».


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