« Une bouffée d’oxygène pour notre hôpital. » Le président de la Communauté Médicale d’Établissement (CME) des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Emmanuel Andres, exprime sa satisfaction en cette matinée du vendredi 18 mars. Après un an de négociation entre la direction de l’hôpital public et l’Agence Régionale de Santé (ARS) Grand Est, le « contrat d’avenir » des HUS a enfin été signé. L’État s’engage à soutenir l’établissement hospitalier à hauteur de 40 millions d’euros, une aide à l’investissement qui s’étalera sur les années 2022 et 2023. Les HUS seront enfin accompagnés pour le financement des plus de 300 millions d’euros de travaux de rénovation du bâtiment de Hautepierre 1.
La direction des HUS est satisfaite
Le professeur et chef de pôle gériatrie Emmanuel Andrès avait décrit pour Rue89 Strasbourg le soutien financier dont avait besoin l’hôpital strasbourgeois : 100 millions d’euros étalés jusqu’en 2025 pour éviter une « régression » dans l’attractivité et la qualité de l’offre de soins. Le « contrat d’avenir » à 40 millions d’euros comble ses attentes puisqu’il complète une autre mesure déjà annoncée. En décembre 2021, le premier Ministre Jean Castex avait annoncé un soutien de 20 millions d’euros au projet de déménagement du service de pédopsychiatrie, aujourd’hui situé dans des locaux vétustes et inadaptés dans le quartier de l’Elsau. Les 40 millions d’euros nécessaires pour les années 2024/2025 seront négociés avec le futur gouvernement. Soit 100 millions au cumul.
Interrogé sur les changements concrets à venir pour la communauté soignante, Emmanuel Andrès a évoqué une meilleure mutualisation des ressources humaines pour parvenir à une moyenne « d’une infirmière pour 10 à 12 malades », alors qu’aujourd’hui ce ratio est très variable d’un service à l’autre. Le président de la CME compte aussi réduire les rappels de soignants sur le temps de repos en constituant un « pool central de remplaçants ». Le chef du pôle de gériatrie veut aussi « redonner du pouvoir au terrain » en contractualisant avec des chefs de pôle la gestion d’une partie des ressources humaines et d’une enveloppe financière.
Michaël Galy : « Ce plan ne règle pas la totalité des problèmes »
Directeur des HUS, Michaël Galy s’est aussi félicité de ce contrat qui « consolide les ressources humaines en santé et préserve le nombre de lits » de l’hôpital. Il décrit aussi les priorités fixées avec l’ARS pour le développement de l’offre de soins : répondre aux besoins des urgences, développer le soins gériatriques et les soins psychiatriques pour enfants et adultes (plus d’informations sur les projets d’avenir des HUS ici).
Mais le directeur des HUS depuis août 2020 préfère rester prudent : « Ce plan d’avenir ne règle pas la totalité des problèmes. » L’établissement hospitalier doit aussi faire des efforts en réduisant les services présents sur deux sites différents des HUS (comme le service d’hépato-gastro, évoqué dans cette enquête). La direction de l’hôpital envisage aussi de faire croître ses revenus, notamment facturant ses services de blanchisseries à deux autres établissements du département, ou en améliorant sa facturation auprès de l’Assurance Maladie et des mutuelles.
La directrice de l’ARS Grand Est a exprimé sa satisfaction sur ce contrat qu’elle décrit comme « un engagement fort de l’État mais aussi de l’établissement, dont les efforts doivent permettre à terme de s’autofinancer d’ici 2026 ». En aparté, juste après la signature du document, Virginie Cayré a glissé à ses homologues des HUS et de la Préfecture : « Maintenant, tout reste à faire. »
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