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Après une entrevue avec Martine Wonner, François de Rugy prêt à étudier les alternatives au GCO

Après une rencontre avec une délégation d’opposants, le ministre de l’Écologie, François de Rugy, et son homologue aux Transports, Élisabeth Borne, se sont dits prêts à regarder les alternatives au Grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg, sans pour autant accepter un moratoire le temps de la réflexion.

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Quelques jours après l’intronisation de François de Rugy comme ministre de l’Écologie, l’évacuation de la Zad de Kolbsheim sonnait le début des travaux Grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg. Deux matins plus tard, le successeur de Nicolas Hulot, expliquait sur le plateau de BFM TV / RMC que le projet était « lancé, validé » et qu’il ne comptait pas revenir dessus. Seul demi-engagement, il s’était dit vigilant sur la future interdiction des camions en transit sur l’A35, en se félicitant de l’instauration d’un péage.

Il avait alors convié la députée du secteur et opposante Martine Wonner (LREM) ainsi qu’une délégation d’opposants. Mais un peu fâchée par le coup de gaz qu’elle avait subi et les propos peu encourageants de François de Rugy, elle avait alors décliné.

Un fois les esprits calmés, un nouveau rendez-vous a été pris avec le ministère, les sollicitations ayant été multiples. La députée bas-rhinoise était ainsi accompagnée lundi soir de Luc Huber, maire délégué de Pfettisheim (rattaché à Truchtersheim) et militant historique du collectif GCO Non Merci, l’eurodéputée Karima Delli et des représentants de France Nature Environnement (FNE).

Pas de moratoire, mais un regard sur les alternatives

Et demi-surprise, François de Rugy, ainsi que la ministre des Transports, Élisabeth Borne, qui a aussi participé à l’entrevue, ont consenti à porter un nouveau regard sur les alternatives, sans pour autant suspendre le projet.

À la sortie du rendez-vous qui a duré près de deux heures, Martine Wonner se dit plutôt satisfaite de cette nouveauté :

« Nous avons eu le temps de nous exprimer et de présenter les incohérences du GCO, qui ne résout pas l’engorgement de l’A35 ni ne réduit la pollution. Les ministres ont refusé le moratoire que nous demandions mais ont consenti à étudier les alternatives qu’ils ont dit n’avoir jamais vues, à savoir la redevance poids-lourds, la séparation des flux sur l’A35, le TSPO, les transports en commun, etc. Nous nous sommes engagés à les transmettre sous 48 heures et je les donnerai de la main à la main. Il n’y a pas d’engagement sur un délai de réponse, mais sachant qu’une grève de la faim a débuté, elle ne pourra être longue. J’ai senti Elisabeth Borne un peu troublée quand on lui a parlé des reports de trafic. Elle pensait que 50% des véhicules de l’A35 pourraient aller sur le GCO, ce qui ne correspond pas au cas strasbourgeois. »

Regarder les alternatives, un signe de doute sur l’efficacité ou simple gain de temps ? Martine Wonner avait déjà eu l’occasion de s’entretenir brièvement avec le Premier ministre Édouard Philippe fin septembre, qui ne s’était pas montré aussi réceptif. Dans ce contexte, la position de ses ministres détonne un peu. À ce sujet, Élisabeth Borne a récemment annulé le projet d’autoroute A45 entre Saint-Étienne et Lyon, estimant que « si ce projet était simple et consensuel, [il] serait réalisé depuis longtemps. » Les opposants espèrent désormais que le parallèle avec l’A355 alsacienne soit établi, même si les travaux avancent de jours en jours.

L’entrevue de Martine Wonner avec Luc Huber, maire de Pfettisheim et membre du collectif GCO Non Merci avec le ministre de l’Écologie François de Rugy n’a pas permis de stopper les travaux. (photo Abdesslam Mirdass / Rue89 Strasbourg)

Grève de la faim et mobilisation

Dans la matinée de lundi, une dizaine d’opposants ont entamé une grève de la faim. Ils demandent un moratoire le temps de réétudier le projet par un médiateur, au regard des avis négatifs de différentes instances, notamment les enquêtes publiques de 2018. Ils estiment que la baisse escomptée de 9% du trafic ne répond pas aux enjeux de saturation de l’A35, tout en détruisant des espaces agricoles et naturels.

Au nord du tracé à Vendenheim, un face-à-face d’opposants avec la Sanef, la société qui construit l’échangeur nord avec l’A4 et l’A35, a quelque peu retardé des nouveaux abattages d’arbres. Ils réclamaient le droit de constater si les travaux préparatoires avaient été effectués, comme l’identification d’arbres où se nichent des chauves-souris. Deux écologues sont arrivés dans l’après-midi et les déboisements ont repris relate France 3 Alsace.


#GCO

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