En novembre 2022, Jean-Pierre Grallet – archevêque de Strasbourg entre 2007 et 2017 – se confessait publiquement d’actes répréhensibles commis dans les années 80. Dans une lettre envoyée à la Conférence des évêques de France (CEF), l’ancien archevêque écrivait :
« À la fin des années 80, alors que j’étais religieux franciscain, j’ai eu des gestes déplacés envers une jeune femme majeure, comportement que je regrette profondément. »
Enquête canonique puis enquête judiciaire
Cette déclaration avait entraîné la venue de Mgr Joseph de Metz-Noblat, évêque de Langres, début janvier 2023 à Strasbourg, afin de mener une enquête canonique sur ces agissements, au nom du Vatican.
La jeune femme qui racontait avoir été victime de ces faits aurait d’abord tout raconté à Mgr Ravel en décembre 2021 – archevêque de Strasbourg en poste à l’époque. Puis, selon les Dernières nouvelles d’Alsace, elle aurait également écrit à la procureure de la République de Strasbourg en janvier 2022 et déposé plainte.
Lors de ses auditions par les gendarmes, l’ancien archevêque n’aurait pas cherché à nier les faits selon le quotidien local : Jean-Pierre Grallet aurait ainsi admis « ne pas avoir eu un comportement chaste » et avoir commis « une erreur dans sa relation » avec la jeune femme. Au cours de l’été 2022, il lui aurait également envoyé une lettre, afin de demander pardon. Une lettre dans laquelle il « avouait sa honte ».
Des faits constitués mais prescrits
Finalement, après plus d’un an d’enquête judiciaire, la procureure de la République de Strasbourg, Yolande Renzi, a indiqué à la plaignante – par la voie d’un courrier consulté par les DNA – que « les faits révélés ou dénoncés constituaient bien une infraction » mais que le délai fixé par la loi pour les juger était dépassé. Il y a donc prescription et aucune poursuite ne sera engagée.
Toujours selon nos confrères, l’enquête canonique serait – elle aussi – close mais ses conclusions n’ont pas encore été rendues publiques.
Une relation de deux ans
Les faits prescrits se seraient déroulés à la fin des années 80. La jeune femme était alors âgée de 23 ans et « très croyante ». Jean-Pierre Grallet, lui, a 46 ans et occupe le poste d’aumônier universitaire au centre Bernanos de Strasbourg.
Entre eux deux, se noue une relation basée sur une « grande détresse psychologique » pour la jeune femme qui va mal à l’époque et un mécanisme « d’emprise » de la part du religieux. Une relation qui durera deux ans, selon les DNA, avec « des attouchements de plus en plus intimes auxquels (la jeune femme) se soumet », sans jamais avoir « exprimé de consentement ».
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