Nouvelle soirée africaine à l’Espace Django. Bantu Continua Uhuru Consciousness (BCUC), le groupe sud-africain qui mêle efficacement drum n’bass et chants bantous, a déjà fait un passage remarqué dans cette salle du Neuhof en 2018. Mardi 24 octobre, ils seront de retour deux albums plus tard, dont un enregistré à Lyon, toujours aussi déjantés.
Car la musique de BCUC puise son expression dans les townships de Soweto, elle se branche sur les rythmes frappés au sol de l’Afrique centrale pour en sortir un cri infini, une transe – certains morceaux dépassent allègrement les 20 minutes – qui transforme le public. Impossible de rester impassible face à ces musiciens habités. Il suffit de quelques mesures de BCUC pour que tout un public se mette à chanter en bantou.
Les groupes qui mêlent des sonorités occidentales et ethniques sont légions, mais BCUC n’est pas de ceux-là. La force de BCUC, c’est d’abord celle du peuple. Le groupe, composé de sept musiciens dont quatre aux percussions, s’inscrit dans la tradition de Fela Kuti : « Music for the people, music by the people. » Des paroles existent bien dans leurs compositions, mais elles constituent rarement l’essentiel du message, masquées derrières des vocalises frappées qui, elles aussi, participent à la surimpression de rythmes entremêlés.
À ce stade, inutile de préciser que la musique de BCUC s’apprécie mieux en concert… Bien que le groupe semble apprécier la France, qui constitue son deuxième marché, il vaut mieux profiter de l’occasion de le découvrir dans une salle à taille humaine comme celle de l’Espace Django.
Chargement des commentaires…