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Electro industriel et poésie post-punk avec Kompromat à la Laiterie

Avec ce nouveau projet musical, Vitalic et Rebeka Warrior, du duo déjanté Sexy Sushi, entendent rendre hommage aux débuts de la techno berlinoise. Le duo electro sera à la Laiterie jeudi 10 octobre.

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Lui, c’est Pascal Arbez-Nicolas, 43 ans, plus connu sous le nom de Vitalic. Ce maître du synthétiseur s’active sur la scène electro depuis 1996. Elle, c’est Julia Lanoë aka Rebeka Warrior, 41 ans, chanteuse et musicienne qui a explosé avec son groupe Sexy Sushi, également membre de Mansfield.TYA. Ensemble, ils forment Kompromat : un doux nom à l’accent slave (« document compromettant », en russe), des textes en allemand et l’ambition de faire revivre les débuts de la techno berlinoise. Le groupe se produira sur la scène de la Laiterie dans la soirée du jeudi 10 octobre.

Synthés rétro et incantations pop

Le projet Kompromat est né d’une rencontre autour d’un morceau composé en 2012 et diffusé sur Rave Age, le troisième opus de Vitalic. « Après avoir enregistré « La Mort sur le dancefloor« , on s’est toujours dit avec Julia qu’on retravaillerait ensemble, mais sur quelque chose de tout à fait différent », raconte Pascal Arbez-Nicolas.

Depuis le 5 avril dernier, la sortie de l’album Traum und Existenz (label Clivage) a rendu concret le projet du duo français, qui se situe « quelque part entre Einstürzende Neubauten et Crash Course in Science. » Sans s’enfoncer dans un élitisme aussi prononcé, le son de Kompromat est une plongée la tête la première au cœur d’un univers post-punk industriel, sombre et profond.

« Il n’était pas question de copier les groupes qui nous ont inspiré. Notre musique est bien ancrée dans son époque. Seulement, nous avons souhaité reprendre ce moment du rock, où l’on a lâché les guitares et les batteries pour des synthés et des boîtes à rythme. »

Pascal Arbez-Nicolas, alias Vitalic
Kompromat : Niemand (vidéo YouTube)

« L’allemand a tout débloqué ! »

Un son grave, mais agrémenté de lignes de synthétiseurs rétro, dont Vitalic a le secret. Le tout relevé par les incantations pop de Rebeka Warrior dans la langue de Goethe, qui terminent de rendre hommage à la scène techno berlinoise. Au lancement du projet Kompromat en avril 2018, seule « Niemand », la première chanson du disque devait être enregistrée en allemand. Une particularité qui, selon Vitalic, a contribué à marquer l’identité du groupe :

« En recevant mon instru, Julia a essayé d’y coller des textes en français, puis en anglais, mais ça ne passait pas. L’allemand a tout débloqué ! Après quoi, elle a pris des cours et est partie à Berlin travailler son accent. »

Au final, neuf des onze titres du chef-d’oeuvre de Kompromat ont été enregistrés en allemand, avec des textes d’une « grande poésie » tous traduits en français et en anglais dans le livret qui accompagne le disque.

Deux artistes rompus aux nuits strasbourgeoises

À Strasbourg, Vitalic et Rebeka Warrior vont venir en terrain conquis. « Ce sont des artistes que j’ai toujours suivis et accueillis dans tous leurs projets, mais aussi dans tous nos projets », soutient Patrick Schneider, programmateur et directeur de la Laiterie. Depuis 2004, l’artiste électro au crâne rasé est en effet venu jouer à huit reprises dans la capitale alsacienne (Laiterie, festival des Artefact, l’Ososphère) ; cinq pour Rebeka Warrior et ses deux groupes (Sexy Sushi et Mansfield.TYA) entre 2009 et 2015.

« Et maintenant Kompromat », conclut Patrick Schneider, enthousiaste. Pour les fans des deux artistes français, pour les amateurs de pépites electro et autres nostalgiques de l’underground berlinois d’avant la chute du Mur, la suite logique est à vivre en live.


#concerts

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