Où était passé T/O, ce musicien strasbourgeois qui a sorti un album très remarqué, Ominous Signs, en 2018 ? Eh bien Théo Cloux, de son vrai nom, n’a jamais arrêté de composer. Son second album était même prêt dès 2021 mais… il aura fallu attendre jusqu’au 23 février 2024 pour pouvoir écouter The Electric Soup, et le découvrir sous son nouveau nom d’artiste : Tioklu. Une soirée de lancement est prévue au Molodoï samedi 30 mars, avec Kcidy (pop française), Nygel Panasco (chanson française electro minimaliste), Ethyos 440 (electro rythmée) et Mara Zuli (djset).
« Après Ominous Signs, j’étais lancé, se souvient Théo Cloux, qui s’est formé au Conservatoire de Strasbourg. Avec les musiciens qui m’accompagnent (Gabin Henry à la batterie, Clément Grethen aux claviers, Arthur Vonfelt à la basse…), nous avions trouvé notre cohésion de groupe et notre rapport avec la scène. On a tourné pendant deux ans mais le covid nous a brusquement arrêté. »
Deux années de perdues
Théo Cloux profite alors du confinement pour écrire de nouveaux morceaux, plus énergiques, plus rythmés, en un mot plus scéniques que les précédents. Un label parisien réputé lui fait part de son intérêt puis ne donne plus aucun signe… et fait perdre deux ans au musicien strasbourgeois. « C’était une période assez bizarre, détaille Théo Cloux. Tout était en suspens… Je n’obtenais aucune réponse de ce label et je ne pouvais pas proposer le projet à d’autres. Heureusement, October Tone a accepté de porter le nouvel album malgré son état avancé. »
« Avec The Electric Soup, on fait des câlins au public »
Tioklu
Le label strasbourgeois, qui apprécie les groupes proches de leur public, sent le potentiel scénique, car The Electric Soup est une ode à la créativité. « J’avais envie d’une totale liberté, confie Théo Cloux. Il y a toujours des mélodies complexes, mais j’ai le sentiment que cet album est plus généreux que le précédent. Il y a plus de voix, les morceaux peuvent être plus facilement chantés… Et puis il y a une histoire. Avec The Electric Soup, on fait des câlins au public. »
Sans être tout à fait un « opéra pop », The Electric Soup raconte l’histoire d’un personnage, Moosh, qui « découvre la Terre avant que les insectes n’y prennent goût et cherche à sauver les enfants enfermés dans ce fruit pourri. » De quoi aller loin dans le délire, ce qui rappelle les démarches de Ziggy Stardust ou de Sgt. Pepper.
Théo Cloux espère que le public suivra. « Je suis prêt à distribuer des livrets avec les paroles aux concerts, à expliquer entre les morceaux », assure-t-il. Qu’on soit accroché ou non à la narration, qui passe allègrement de l’anglais au français, on est de toutes façons obligé de lâcher prise sous une pluie ininterrompue de sonorités baroques.
« J’avais envie de fantaisie », commente Théo Cloux. C’est réussi : The Electric Soup est un shoot de fantaisie.
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