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L’Elastic Bar : renouveau underground à la Krutenau

L’Elastic est un bar mythique de Strasbourg. Repris par deux associés il y a un peu plus de six mois, il affiche une programmation éblouissante autour de deux thèmes : l’art et l’underground !

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L’Elastic, bar mythique de la Krutenau à Strasbourg, a rouvert ses portes le 15 septembre après deux mois de travaux et c’est Fabien qui en est aux commandes. Ancien chef de cuisine, il m’explique comment il en est venu à tenir ce bar :

« C’est par amour du lieu ! J’ai travaillé comme extra à l’Elastic de 2015 à 2016. Sur la fin, on a vraiment senti la situation péricliter, c’était vraiment dommage… J’ai dû prendre un peu les choses en main ; je m’occupais du personnel, gérais les artistes… Puis mon associé et moi avons été contactés par l’ancien propriétaire du fonds de commerce qui nous connaissait et qui savait quelles étaient nos compétences. Il voulait savoir si on pouvait l’aider à trouver une solution pour ce bar. On s’est regardés on s’est dit : allez, on le fait ! On ne pouvait tout simplement pas laisser l’Elastic à quelqu’un d’autre. On a une trop grande histoire d’amour avec ce bar. »

 

« Remettre l’Elastic sur le devant de la scène culturelle »

Si Fabien et son associé tenaient tant à reprendre ce bar, ce n’était pas pour y effectuer un renouveau total mais plutôt pour retrouver l’essence même de ce lieu : l’underground !

« On tient vraiment à garder l’identité underground de l’Elastic. On souhaite revenir aux fondamentaux, à savoir la promotion d’artistes, qu’ils soient, musiciens, photographes, plasticiens… On veut remettre l’Elastic sur le devant de la scène culturelle et artistique. Notre objectif, c’est de rendre l’Elastic aux artistes et au public. Pour cela, on a démultiplié les efforts ! On veut restituer le lieu en entier, le travailler de haut en bas ! »

Cela passe évidemment par la programmation. Depuis sa réouverture, les concerts s’y multiplient avec une énergie constante et une diversité qui se faisait rare à Strasbourg. Mais Fabien, qui a des paillettes plein les yeux en me parlant de son bar, veut faire bien plus encore que promouvoir la musique :

« On a plusieurs événements de prévus : une expo photo, une expo d’illustrations par le tatoueur Xav Le Pirate, … On a aussi organisé un Tattoo Flash avec l’équipe d’Asphalt Jungle. Le tattoo est pleinement implanté dans l’art, il est identifié comme tel. Mais ça reste tout de même un milieu particulier à faire découvrir à un plus large public. Reynald sera là pour accueillir tout le monde et parler de son travail. Il y aura également un concert de rock alternatif avec le groupe Dazed… »

Ouvert la nuit, bien vivant le jour

Mais le nouvel Elastic ne sera pas qu’un lieu ouvert la nuit :

« On a organisé un “electro vide-dressing” avec la terrasse en plus. Imagine, tu pourras écouter de la bonne musique et manger une gaufre avec ton jean acheté trois euros sous le bras ! On pense également faire des projections de vieux films et des soirées retrogaming. Je ne peux pas trop en dévoiler non plus ! Mais on a prévu de bons événements ! Il y a plein de concepts qui nous tiennent vraiment à cœur… »

En gentleman, Fabien accepte quand même de m’en dire un peu plus et de me révéler un autre de ses gros projets :

« Cet été, on a envie de faire plaisir aux Strasbourgeois qui restent ici. On va organiser le premier festival electro dans un bar ! Il commencera l’après-midi et durera jusqu’à la fermeture. Il y aura un large panel de DJs pendant quasiment une semaine. On passera de la drum and bass au hardtech, sans oublier la house… Il y aura la terrasse et on prévoit aussi une petite restauration. On pourra venir se faire son petit délire electro en short et en claquettes ! »

La déco très tattoo de l’Elastic (photo Lulu / Rue89 Strasbourg)

Ouvrir ses portes à tous les groupes

Fabien propose une programmation très variée. En avril, par exemple, le public a pu assister au concert d’une chanteuse américaine ainsi qu’à du « power manouche », de l’electro-pop, du rock alternatif… Ce qui a pour effet d’apporter un public hétéroclite dans ce bar.

Cette diversité s’explique par la volonté qu’a l’Elastic d’ouvrir ses portes à tous. En effet, selon le style musical proposé, certains groupes peinent à pouvoir jouer dans le centre de la ville, comme l’explique le barman :

« Je me rappelle d’une soirée hardcore vraiment géniale, c’était un bordel mémorable ! Les gens m’avaient remercié d’avoir remis ce style musical au goût du jour. Pas mal de groupes se plaignent de ne plus savoir où jouer, alors à l’Elastic on les accueille avec plaisir. Redonner une place à tous ces sons, c’est vraiment quelque chose qui m’intéresse depuis le rock fifties jusqu’au thrash hardcore ! »

À l’Elastic, on boit des bières et on s’asseoit dessus. Ou l’inverse. (Photo Lulu / Rue89 Strasbourg)

Promouvoir les artistes locaux undergrounds est l’un des objectifs phares de l’Elastic. Étant moi-même une grande passionnée de cette thématique, je ne peux m’empêcher d’interroger Fabien sur ses propres motivations :

« J’adore rencontrer les gens. Je suis quelqu’un de passionné. J’aime programmer, je prends un pied énorme à rencontrer des artistes, quelles que soient d’ailleurs leurs performances. Je ne suis pas un artiste, je n’ai pas une oreille musicale. Tout ce que je sais faire, c’est la cuisine ! Et c’est peut-être pour ça que j’ai tant envie de découvrir et de faire découvrir ces gens qui ont de si belles passions. Ils ont un don, un savoir-faire et ils partagent mes valeurs. Et les accueillir à la maison, ça fait vraiment plaisir. »


#Elastic bar

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