Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Les dirigeants d’EDF acceptent une fermeture de Fessenheim vers 2018

EDF a donné son accord pour la fermeture de la centrale d’électricité nucléaire de Fessenheim dans le Haut-Rhin vers 2018 contre une indemnisation par l’État de 446 millions d’euros, dont 100 millions versés dès l’arrêt de la centrale.

Cet article est en accès libre. Pour soutenir Rue89 Strasbourg, abonnez-vous.


Le conseil d’administration d’EDF a voté en faveur de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim dans le Haut-Rhin mardi 24 janvier. Cela veut dire que les six administrateurs « indépendants », dont le P-DG Jean-Bernard Levy et sa voix double en cas d’égalité ont voté pour, tandis que les six représentants de syndicats ont voté contre.

Les représentants de l’État, actionnaire à 85%, ne pouvaient voter, car ils étaient en situation de conflit d’intérêts : d’un côté ils représentent l’État, qui souhaite payer une compensation financière la plus faible possible, mais aussi EDF, dont l’intérêt est l’inverse.

L’indemnisation de la part de l’État pour EDF porte sur 446 millions d’euros d’ici 2021, dont 100 millions lors de l’arrêt. D’autres indemnités seront versées jusqu’en 2041 selon certains paramètres, comme l’évolution des prix de l’électricité.

Selon Le Monde, « en cas de vote négatif sur Fessenheim, les pouvoirs publics menaçaient EDF de ne pas publier deux textes réglementaires : le premier pour permettre la poursuite du chantier de Flamanville ; le second pour relancer le réacteur numéro 2 de la centrale nucléaire de Paluel (Seine-Maritime). »

Une promesse de 2012

La fermeture de la plus veille centrale nucléaire de France était une promesse de campagne du candidat François Hollande. Elle devait se produire lors du quinquennat, ce qui ne sera matériellement plus possible. Vraisemblablement, le décret d’abrogation de l’autorisation d’exploiter liera la fermeture à la mise en route de l’EPR Flamanville, cette centrale de nouvelle génération en Normandie qui a accusé plusieurs retards, prévue en 2018.

La centrale nucléaire de Fessenheim (Photo Wikimedia Commons / CC)

Il n’y a pour le moment pas de projet connu de reconversion du site, qui emploie environ 800 personnes et 250 sous-traitants. Des contacts ont été noués avec le constructeur de voitures électriques Tesla mais les élus locaux ont évoqué une fermeture à l’horizon 2025. Les syndicats et une partie du personnel ont manifesté et fait grève ces derniers jours pour signaler leur opposition à une fermeture.

La fermeture remise en cause après les présidentielles ?

Si la procédure est enclenchée, certains espèrent qu’elle puisse être stoppée après l’élection présidentielle d’avril avec un décret pour défaire ce qui a été mené. François Fillon (« Les Républicains ») s’est clairement positionné contre la fermeture, ainsi que Marine Le Pen (FN). À l’opposé, Yannick Jadot (EELV) et Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise) y sont favorables.

Benoît Hamon (PS) et Emmanuel Macron (En Marche) ont dit vouloir baisser la part d’énergie nucléaire, sans se prononcer sur la centrale alsacienne. Quant à Manuel Valls (PS), il a dit vouloir respecter la loi de transition énergétique, qui prévoit un plafonnement de la production de l’énergie nucléaire, soit une fermeture d’une centrale lors de l’ouverture de nouveaux équipements, comme Flamanville.


#centrale nucléaire

Activez les notifications pour être alerté des nouveaux articles publiés en lien avec ce sujet.

Voir tous les articles

Autres mots-clés :

Partager
Plus d'options
Quitter la version mobile