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Du web aux salles de concert, première à Strasbourg pour D.Ace jeudi à la Laiterie

Diplômé d’une école de commerce parisienne, D.Ace s’est lancé dans la musique il y a deux ans. Il s’est fait connaitre sur Internet avec un rap humoristique. Entre temps, il a élargi son répertoire et parcourt la France pour découvrir le vrai visage de son public. Il est jeudi soir à la Laiterie.

Son

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Si vous ne connaissez pas D.Ace, on lui a demandé par laquelle de ses chansons il fallait commencer pour le découvrir. La réponse se résume en deux syllabes : Hip Hop. Un titre qui résume bien l’identité de D.Ace et la diversité de son style.

Au-delà des textes toujours soignés, D.Ace recherche de nouvelles mises en scène, de nouveaux formats pour se différencier. Et ce, depuis le début même quand ses moyens de production étaient beaucoup plus sommaires.

« Pas besoin de studio, il suffisait de se filmer dans la rue »

La vocation de D.Ace est née d’une question que tout le monde se pose au moins une fois dans sa vie : « Qu’est ce que j’ai envie de faire plus tard ? » Son diplôme en communication décroché dans une école de commerce parisienne ne lui a pas vraiment apporté de réponse. Fan de rap depuis des années, D.Ace décide alors de se lancer dans l’aventure il y a deux ans.

« D.Ace » c’est le nom d’un personnage du manga One piece dans lequel le rappeur de 24 ans s’est retrouvé :

« C’est un bon vivant, il ne se prend pas la tête. Il est un peu solitaire mais il répond toujours présent quand on a besoin de lui. Comme moi, c’est le grand frère de sa famille. »

Puis sont venus les premiers sons. Des morceaux plutôt originaux dans lesquels D.Ace se met en scène dans son quotidien (dans le train, chez le coiffeur, etc.) :

« Ces chansons étaient trop courtes pour passer en radio mais j’ai misé sur l’humour et sur des sujets dans lesquels beaucoup de monde peut se retrouver. Et surtout, je n’avais pas besoin de studio, il suffisait que je me filme dans la rue. »

Les millions de vues sur Internet ont convaincu un label indépendant, Juston Records, de contacter D.Ace. Un label avec lequel il travaille toujours depuis.

Dans un coin de sa tête, D.Ace voulait faire plus que du rap humoristique :

« À la base, le rap dénonce certaines choses, ou au moins, raconte quelque chose. Je ne peux pas me contenter de deux, trois mots sur une musique entrainante. »

Il y a un an D.Ace sort une série de cinq titres intitulée « vécu ». Chaque morceau est consacré à une relation personnelle (le père, la mère, le frère, etc.) :

« C’est un concept que je voulais développer depuis longtemps parce que les relations amicales et familiales parlent à tout le monde. »

Mais le succès de la série « vécu » n’obtient pas le même succès sur Internet. Seulement quelques milliers de vues. Il en faut plus pour décourager D.Ace :

« C’était un premier pas, je tente des choses. Je ne m’attendais pas à ce que tout fonctionne du premier coup. Je prends mon temps, l’idée n’est pas de faire le buzz et de tomber dans l’anonymat mais bien de s’inscrire sur la durée. »

Difficile de percer avec des textes engagés et sérieux

D.Ace n’a pas voulu s’enfermer dans la catégorie « artiste humoristique ». Mais difficile de faire l’unanimité avec des textes moins drôles et plus dérangeants. Le rappeur en devenir s’en est vite rendu compte avec son titre Bavures policières sorti au moment de l’affaire Théo :

« Certaines personnes m’ont reproché de profiter d’un évènement pour me mettre en avant. Alors que c’est quand même le propre des rappeurs de dénoncer ce qui ne va pas ! D’autres m’ont même accusé d’être anti-français alors que la fin de la chanson est pacifiste. »

Mais Juston Records, le label de D.Ace, ne l’a jamais lâché. Si bien qu’en mai 2018, le jeune homme sort son premier album Inévitable :

« Comme quoi, on peut toujours exister dans le rap même en ayant du fond, même si la route est un peu plus compliquée. »

Inévitable par D.Ace (vidéo YouTube)

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Après l’album vient le temps de la scène. Le grand saut pour D.Ace qui n’avait, jusqu’alors, connu que les clics, les likes et les commentaires des internautes cachés derrière leurs écrans :

« Le premier concert c’était au Gibus à Paris. Je n’étais pas très stressé de monter sur scène mais juste de savoir s’il y aurait du monde ou pas. Et puis là tu vois tous ces gens qui se sont déplacés juste pour toi et qui ont accepté de payer pour te voir. C’était incroyable. Enfin je découvrais le vrai visage de toutes celles et ceux qui me suivaient depuis deux ans. »

Jeudi soir à 20 heures à la Laiterie, D.Ace continue de faire connaissance avec son public en rencontrant pour la première fois ses fans strasbourgeois.


#hip hop

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